Stratégie

Le SILL vise à harmoniser le recours au logiciel libre par l'Etat

Le SILL vise à harmoniser le recours au logiciel libre par l'Etat

« Nous passons d'un catalogue étendu à un catalogue resserré un produit une version pour une fonction » explique Jacques Marzin, Directeur de la DISIC (Direction interministérielle des systèmes d'information et de communication).



PublicitéCIO : La DISIC (Direction interministérielle des systèmes d'information et de communication) a publié la nouvelle version du SILL la dernière semaine de Février 2014. De quoi s'agit-il exactement ?

Jacques Marzin : Le SILL est le Socle Interministériel de Logiciels Libres. Il est issu des travaux d'un réseau d'experts interministériel animé par Jean-Séverin Lair, le DSI du Ministère de la Culture, pour le compte de la DISIC.

Une première version du SILL a été présentée en juin 2013. Elle était issue du groupe de travail MIMO (Mutualisation interministérielle pour une bureautique ouverte). Elle concernait donc la bureautique et présentait plusieurs produits recommandés par fonction.

La deuxième version qui vient de sortir, disponible sur notre site, met à jour cette première publication en ajoutant les domaines de la gestion de parc, des bases de données et du développement en favorisant la logique d'urbanisation voulue par la DISIC.

CIO : Qu'entendez-vous par recommandations ? En quelle mesure le SILL est-il impératif pour les ministères et les administrations ?

Jacques Marzin : Nous parlons bien de recommandations. Chaque DSI de ministère est libre d'utiliser les outils qu'il sélectionne. Chaque ministre est responsable du système d'information de son ministère. Avec cette version, nous passons d'un catalogue étendu à un catalogue resserré de un produit une version pour une fonction.

Ceci dit, l'idée est bien de recommander de manière de plus en plus forte. Par exemple, chaque préfet a reçu des instructions concernant la généralisation de l'usage de Libre Office dans les directions départementales interministérielles. Au-delà de cet exemple, nous ne pouvons pas imposer ces choix notamment parce que cela nous obligerait alors à suivre et accompagner chaque administration, ce dont nous n'avons pas les moyens aujourd'hui.

Cependant, nous mettons en place des indicateurs sur l'usage réel des logiciels libres dans les administrations. Certains d'entre eux causent autant de débats que les indicateurs de coût complet.

CIO : Avez-vous constaté des avantages dans le choix des logiciels libres ?

Jacques Marzin : La DISIC est agnostique en la matière. Nous incitons les ministères à étudier l'option du libre au cas par cas, dans l'esprit de la circulaire du Premier Ministre. Celle-ci indique bien que les logiciels libres doivent être pris en compte à égalité avec les autres solutions. Toutes doivent être examinées. Ni plus, ni moins.

PublicitéJe n'ai pas de difficulté à justifier le recours à des outils comme la base de données PostgreSQL ou l'atelier Eclipse. C'est plus compliqué pour la bureautique.

En fait, le vrai problème réside dans la gestion du changement. Migrer du logiciel propriétaire au logiciel libre, tout comme l'inverse d'ailleurs, est compliqué. Pour l'utilisateur, le pire produit reste celui qu'il ne connaît pas.

CIO : En quelle mesure de telles recommandations sont-elles compatibles avec le Code des Marchés Publics qui oblige à ouvrir les appels d'offres ?



CIO : En quelle mesure de telles recommandations sont-elles compatibles avec le Code des Marchés Publics qui oblige à ouvrir les appels d'offres ?

Jacques Marzin : Autant il est impossible d'imposer un logiciel propriétaire dans un appel d'offres, autant cela ne pose pas de problème pour un logiciel libre qui peut être intégré par qui le souhaite. Le Conseil d'Etat a donné raison à une structure publique qui avait fait le choix explicite a priori d'un logiciel libre.

Par contre, il fallait adapter le Code des Marchés Publics aux particularités du Libre : obligation de reversement du code, concession de droits non exclusifs à l'administration, contributions aux Communautés... Une première version de ces modifications est faite. Il reste à l'intégrer au Code, ce qui devrait être fait dans le courant de l'année.

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