La Banque d'Angleterre est très avancée sur la blockchain

La Banque d'Angleterre et plusieurs banques anglaises étudient de près la possibilité d'utiliser la blockchain.
PublicitéDans un discours prononcé mercredi 12 avril, lors d'une conférence tenue à Londres sur les FinTechs, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, a déclaré que la blockchain «pourrait générer des gains importants dans l'exactitude, l'efficacité et la sécurité de ces processus, en faisant économiser des dizaines de milliards de livres de capitaux bancaires et en améliorant considérablement la résilience du système». La Banque d'Angleterre étudie les moyens de tirer parti de la technologie blockchain pour les paiements, la compensation et le règlement.
Il s'agit essentiellement d'un registre électronique d'enregistrements de lots de données, appelés blocs, qui se réfèrent automatiquement les uns aux autres, formant une chaîne ininterrompue qui, en théorie, ne peut pas être falsifiée car elle est distribuée et n'est pas centralisée. La Banque d'Angleterre considère cette technologie comme potentiellement transformatrice dans les processus de compensation qui sous-tendent les principaux systèmes de paiements au Royaume-Uni tels que CHAPS (Clearing House Automated Payment System), Bacs, Faster Payments et Visa, historiquement inefficaces, coûteux et perméables à la fraude.
La blockchain mise à l'étude
« Une chaîne de règlement typique implique de nombreux intermédiaires, ce qui la rend relativement lente et réduit les risques opérationnels, note Mark Carney. Notre industrie a commencé à travailler pour déterminer la façon dont les technologies de la blockchain pourraient être utilisées pour résoudre ces problèmes sur une échelle importante ».
Son discours fait référence à un document d'Oliver Wyman et de Santander qui estime que la technologie blockchain pourrait réduire les coûts d'infrastructure des banques britanniques pour les paiements transfrontaliers, la négociation de titres et la conformité réglementaire. Le chiffre avancé est de 12 à 16 milliards de livres (14 à 18,8 milliards d'euros) par an d'ici 2022. Cette possibilité d'économies, alors que les FinTech perturbent les processus bancaires classiques et les modèles commerciaux, a intéressé la Banque d'Angleterre qui suit de près cette technologie.
La banque centrale a réalisé un démonstrateur (PoC) de la technologie avec PwC l'année dernière. La banque est également membre d'Hyperledger, un groupe open source dédié à l'adoption de la technologie blockchain. Plus important encore, Mark Carney explique que la banque envisage de faire de la prochaine génération du système de règlement brut (RTGS) en temps réel (défini par la Banque des règlements internationaux), une partie essentielle de l'infrastructure de paiement du Royaume-Uni avec la blockchain.
La blockchain dans Le nouveau système de compensation
PublicitéLa banque britannique RBS a, de son côté, indiqué qu'elle s'intéresse à l'utilisation de la technologie blockchain dans ses opérations. Un groupe de chercheurs de la banque a publié un article l'an dernier qui prétend démontrer que la technologie Ethereum, qui s'inspire de la blockchain, pourrait soutenir un nouveau système de compensation, similaire au système actuel, au Royaume-Uni.
D'autres avis sont plus critiques. The Financial conduct authority (FCA) a publié un article ce mois-ci sur les risques et les opportunités que pose la technologie, sa fiabilité et la sécurité nécessaires. En fin de compte, c'est le rôle du régulateur, et non celui des banques, de veiller à ce que les technologies telles que la blockchain apportent une plus grande résilience et n'entraînent pas de pannes ou de failles de sécurité.
Selon la FCA, « ce processus de transfert entre différentes bases de données peut être complexe et coûteux. La technologie de la blockchain est différente dans la mesure où plusieurs noeuds contiennent le même enregistrement, tous fonctionnant simultanément. En cas de défaillance d'un noeud, les autres peuvent encore continuer à fonctionner, sans avoir besoin d'un transfert de base de données ».
Article de Scott Carey / IDG News Service (Traduit et adapté par Didier Barathon)
Article rédigé par

IDG News Service,
Commentaire
INFORMATION
Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.
Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire