Stratégie

Eric Riou du Cosquer (CFTL) : « Le test devient une préoccupation majeure des DSI »

Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°125 !

Qualité du Système d'Information : développements, infrastructures et niveaux de service

Si le système d'information s'arrête, l'entreprise ou l'administration s'arrête. C'est évidemment inacceptable. De la même façon, un dysfonctionnement informatique implique un dysfonctionnement métier et un service mal rendu au client ou à l'utilisateur. C'est tout autant préjudiciable. La qualité...

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La conférence Qualité du SI, organisée par CIO le 27 septembre 2016 a permis de mettre en avant le sujet des tests logiciels à l'attention des DSI.

PublicitéLe sujet du test logiciel n'est pas récent, mais il intéresse au-delà de la sphère des spécialistes. C'est aussi un sujet pour les DSI a expliqué Eric Riou du Cosquer, président du CFTL, le Centre français du test logiciel, devant une audience de DSI et de responsables IT, lors de son intervention le 27 septembre 2016 à la Matinée Stratégique Qualité du SI organisée par CIO. « Comment garantir la qualité du SI ? Je ne pourrais pas répondre à la question, en revanche je peux souligner que le test est bien un pilier du système d'information : sans lui, le SI s'écroule » a-t-il ainsi relevé.

Le sujet est donc vaste, Eric Riou du Cosquer a préféré concentrer son intervention sur quelques points clés, qu'il appelle des « pointeurs ». D'abord, l'état des lieux pour les DSI.  Les bugs malheureusement sont nombreux, lance le président du CFTL, ils font la une de l'actualité et auront des conséquences fâcheuses  pour l'entreprise , ses clients, et tous ceux qui sont concernés directement ou indirectement par un logiciel qui dysfonctionne. 

A regarder l'actualité, comme nous y invite Eric Riou du Cosquer, les exemples ne manquent pas. La compagnie aérienne Delta cet été, plusieurs CHU, ont affiché ce type de problèmes. Certains bugs sont plus spécifiques, comme ceux liés à la sécurité. Un article récent du Figaro recensait les failles les plus connues, on a découvert presque 1 000 vols de données dans les derniers mois. L'exemple de TV5 Monde, la chaîne de télévision française pour l'international, est le plus connu.

4% du budget global des DSI

Autre sujet important, la notion de user expérience qu'il faut  tester et spécifier, « et ce n'est pas facile ». D'un point de vue finance, le test continue d'avoir de l'importance dans le budget des DSI.  En France, ces dépenses dépassent les 5 milliards d'euros par an, soit  4% du budget global des DSI. La proportion de tests dans le budget des DSI augmente plus que le budget global de la DSI.

« Il y a beaucoup de bugs, mais on est conscient de pouvoir améliorer la qualité et la sécurité » plaide Eric Riou du Cosquer. Il existe des outils de gestion de tests et d'automatisation, ils ont un coût, même si de plus en plus d'entre eux sont en open source. Selon cette même étude, il est  intéressant de voir que ces dépenses en tests vont continuer au même niveau, voire augmenter.

Dans ce contexte de mise au premier plan de la qualité et d'importance du test, comment avoir une bonne vision du test ? Pour le président du CFTL, la démarche doit passer par les deux organismes spécialisés, l'un à l'international, l'autre en France. Pour l'international, il s'agit de l'ISTQB, l'International Software Testing Qualifications Board. Depuis 12 ans, il regroupe des experts en test et propose des modules de formation sur les tests pour acquérir les compétences de base et des compétences avancées sur le sujet.

Publicité500 000 certifications dans le monde

L'ISTQB définit des programmes de formation, disponibles sur leur site et en parallèle définit les certifications disponibles pour ceux qui souhaitent se certifier. Des sociétés peuvent aussi proposer des formations sur les tests logiciels. L'ISTQB compte un premier niveau de testeur certifié, ensuite un niveau avancé. Ils connaissent un très grand succès selon Eric Riou du Cosquer , avec  plus de 500 000 certifications dispensées dans le monde entier. Ce qui favorise selon lui les échanges et donc le développement à l'international des entreprises, il est aisé de trouver un certifié dans un autre pays.

L'ISTQB propose aussi des mises à jour avec différentes thématiques, comme le module agile ou  des modules avancés pour des projets agiles. C'est intéressant pour les DSI qui peuvent ainsi coordonner leurs activités de test sur les développements agiles dans différents pays. L'ISTQB dispose aussi de spécialistes sur différents sujets comme la sécurité. Elle va finaliser un module sur l'utilisabilité.

Deuxième organisme, le CFTL français, membre de l'ISTQB, qui, comme celui-ci, rend les informations largement disponibles sur son site. Le CFTL est chargé de déployer en France tout ce qui est conçu à l'international. « Avec 10 000 certifiés en France, on est dans le top 5 des pays qui en ont délivré le plus. En parallèle du test, on a jugé opportun de travailler des activités connexes, comme l'analyse métier ». Dernier module au CFTL, celui sur l'utilisabilité des applications avec des normes ISO.

Une organisation de tests très répartie

Pour Eric Riou du Cosquer, il faut se tourner vers ces deux organismes pour disposer des principales ressources en matière de test. Toutefois, il ne faut pas voir dans le test une simple vérification du fonctionnement du logiciel. « Les certifications et le contrôle passent aussi par l'exécution et doivent se retrouver à différents niveaux, par exemple les composants logiciels. Les tests peuvent également s'automatiser, donc nous disposons de toute une organisation de tests répartie à différents endroits dans l'entreprise ou à l'extérieur.

Le CFTL présente les bonnes pratiques et les fondamentaux du test, que ce soit en mode traditionnel ou sur des projets agiles.  La DSI, elle, va se demander comment organiser les tests, en interne ou en externe, à l'intérieur de la DSI dans une équipe, ou dans un centre de tests interne à la DSI ou pris en charge partiellement ou en totalité par des sous-traitants, beaucoup de  solutions existent, on peut trouver des retours d'expérience. Sébastien Marcel de Cardif a par exemple présenté au CFTL son centre de test, composé d'une centaine de collaborateurs, avec des indicateurs pertinents et encourageants.

« On mesure aussi l'efficacité du test, souligne Eric Riou du Cosquer avec des indicateurs pour mesurer la qualité du logiciel et progresser, on va regarder le coût du tests et les différentes façons de faire par rapport aux incidents de production ». Le référentiel TMMI (Testing Maturity Model Integration) qui permet d'avoir rapidement un diagnostic de test s'avère très utile. De même, le benchmarking est un dispositif conseillé.

Article rédigé par

Didier Barathon, Journaliste

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