Dix raisons pour lesquelles les leaders IT peinent à innover


50 bonnes pratiques à suivre ou erreurs à éviter
CIO Etats-Unis a réalisé des listes d'erreurs à ne pas commettre et de bonnes pratiques à suivre que nous avons relayées en Français dans nos colonnes. Nous vous proposons ici d'en retrouver une sélection. Nous espérons que ce florilège saura vous guider au quotidien.
DécouvrirSi les DSI sont désormais considérés comme des acteurs à part entière de l'innovation, dans les faits, beaucoup se heurtent à des freins qui les empêchent d'innover de façon pérenne. CIO Etats-Unis a listé dix causes courantes qui entravent l'innovation.
PublicitéL'innovation est un levier de croissance clef, et beaucoup de leaders technologiques souhaitent mettre en oeuvre des dispositifs permettant de fournir des innovations durables. Mais pour y parvenir, la pente à gravir est raide. Un quart des DSI interrogés dans la dernière enquête Deloitte CIO Survey déclarent ainsi n'avoir aucune structure d'innovation, et seuls 11% d'entre eux qualifient leurs dispositifs actuels d'excellents ou en pointe.
Voici dix raisons pour lesquelles les initiatives d'innovation restent à la traîne, ainsi que des conseils pour y remédier.
1. Une posture défensive prédomine
Dans l'enquête mondiale CIO Survey, la « résistance au changement » apparaît comme la première cause d'échec des projets technologiques. Des investissements dans des technologies inéprouvées ou de rupture sont souvent perçus comme risqués, et les décideurs métier sont typiquement plus à l'aise avec des investissements sans risques, comme des améliorations sur les technologies existantes. Comment contourner cet obstacle ? En collaborant avec les représentants métier, afin d'équilibrer les investissements défensifs et les expérimentations plus offensives. Les DSI doivent s'efforcer de créer une culture qui encourage et supporte la pensée créative et qui récompense l'effort plus que les résultats, en modulant de façon claire l'appétence au risque de l'organisation, afin que les collaborateurs puissent prendre des risques calculés.
2. Les sponsors font défaut
Sans le soutien visible d'un ou de plusieurs hauts managers, les efforts d'innovation sont condamnés à péricliter. Un support au plus haut niveau évite aux initiatives innovantes de payer les pots cassés pour des désaccords politiques internes, de voir leurs budgets réduits ou de manquer de ressources. De plus, des sponsors au comité exécutif peuvent aider à établir clairement les attentes et à assigner des missions précises à chacun, afin d'atteindre les objectifs métier.
3. Les ressources nécessaires manquent
Trop souvent, les décideurs technologiques demandent à leurs meilleurs collaborateurs de répartir leur temps entre la gestion opérationnelle et la participation aux projets d'innovation. De ce fait, les profils les plus efficaces pour innover manquent de temps ou bien sont sans cesse « distraits » par leurs tâches quotidiennes. Avec un sponsoring adéquat, les DSI peuvent allouer sur ces projets leurs meilleurs collaborateurs, même à temps partagé, de façon à ce qu'ils se concentrent sur l'obtention de résultats métier. Pour chaque domaine d'activité, un budget et des équipes dédiés à l'innovation permettent de réduire le risque, tout en fournissant des solutions cohérentes.
4. Un focus mis uniquement sur la technologie
PublicitéMême quand ils sont convaincus qu'une technologie va transformer le métier, les décideurs IT prennent souvent des décisions technologiques sans une compréhension en profondeur des enjeux métier. A cause de cela, les projets d'innovation s'apparentent à des expérimentations en laboratoire, qui débouchent rarement sur une valeur concrète. Pour surmonter cet écueil, les équipes techniques doivent cocréer les solutions métier, ce qui implique d'embarquer les fonctions métier dans le processus expérimental et les différentes itérations.
5. Des responsabilités discontinues et une absence de contraintes
Les projets d'innovation réussis se caractérisent par la continuité des efforts et un focus stable. Les décideurs doivent permettre aux personnes ou à l'équipe à l'origine d'une idée de rester actifs tout au long du processus, de façon à assurer la continuité et à replacer l'idée dans son contexte d'origine. Plus important, les initiatives qui se concrétisent comportent en général des garde-fous opérationnels précis. Une entreprise du secteur pharmaceutique a par exemple approuvé un projet qui pouvait être prototypé en trois mois, avait un impact sur plus de 10 000 clients et coûtait moins de 50 000 dollars US.
6. Le syndrome du « pas inventé ici »
Les organisations qui ne cherchent pas des innovations hors de leurs murs limitent de facto leur capacité à agir et à remporter la mise sur le marché. Les DSI se sont traditionnellement appuyés sur les fournisseurs pour améliorer le travail, mais ils font de plus en plus appel à tout l'écosystème pour innover. Les startups et les pôles d'innovation peuvent leur permettre d'accéder à des penseurs et inventeurs de haut vol, les universités et centres de recherche peuvent leur donner un aperçu du futur, et les places de marché et plateformes en ligne leur offrent la capacité de travailler avec les fournisseurs, des partenaires et même des clients pour cocréer des produits et services.
7. Des efforts non synchronisés
L'innovation impose souvent que toute l'organisation travaille de concert. Par exemple, le comité stratégique délimite le terrain de jeu, la R&D donne les moyens de développer l'innovation et l'IT fournit les outils nécessaires pour supporter les projets innovants. Si ces différents domaines fonctionnels ne se synchronisent pas, les décideurs métier peuvent créer des projets d'innovation branlants, qui fonctionnent typiquement en silos et peuvent aboutir à des problèmes d'intégration, de sécurité ou de mise à l'échelle. Une entité de gouvernance coordonnée et transversale permet de limiter ce type de difficulté.
8. Le processus est privilégié au détriment de la vitesse
Les nouvelles technologies ont rendu obsolètes les processus d'innovation traditionnels, organisés de façon séquentielle. Dans un tel processus, le prototypage et la mise à l'échelle sont classiquement traités comme deux activités distinctes et qui se suivent. Aujourd'hui, les plateformes cloud offrent une infrastructure instantanément flexible, qui permet aux équipes de créer des prototypes dans lesquels la capacité de mise à l'échelle est incluse de base. Les équipes qui s'attaquent à la mise à l'échelle seulement quand elles ont créé un prototype réussi perdent un temps précieux, sans compter que cela accroît les risques associés au projet.
9. Les organisations espèrent des résultats différents avec les mêmes talents
Il ne suffit pas d'allouer des fonds et des ressources à l'innovation. Pour changer les comportements et montrer la bonne direction, les décideurs IT doivent introduire dans leurs organisations une vraie culture axée sur les talents, pour encourager la pensée créative et la prise de risques intelligente. Pour cela, les leaders avisés ne se limitent pas au recrutement de nouveaux talents, mais ils examinent tout leur écosystème afin de déterminer comment diffuser cet état d'esprit dans les équipes et la culture en place - qu'il s'agisse de recruter, de choisir des partenaires ou de faire appel à des sous-traitants et freelances.
10. Une difficulté à mesurer le succès
Les indicateurs utilisés pour évaluer la réussite des projets d'innovation diffèrent de ceux utilisés pour mesurer le succès des initiatives métier classiques. Ils doivent être clairement construits, de façon à ne pas contrecarrer l'innovation. Une entreprise utilisait ainsi une métrique construite sur le nombre « un » - un seul projet significatif, avec un impact sur une branche métier majeure, en l'espace d'un an. Qu'il s'agisse d'un million de clients gagnés ou de 100 millions de chiffre d'affaires supplémentaires, disposer d'un seul indicateur principal peut vous aider à présenter les projets d'innovation de votre entreprise de façon plus percutante.
La technologie évolue si rapidement que le seul moyen pour les organisations de garder le rythme est d'innover de façon continue. Les DSI doivent accompagner leurs organisations dans la mise en place de dispositifs d'innovation outillés par la technologie, faute de quoi d'autres leaders risquent de les court-circuiter.
Article de Khalid Kark / CIO Etats-Unis (Adaptation et traduction par Aurélie Chandèze)
Article rédigé par

La rédaction de CIO Etats-Unis,
Suivez l'auteur sur Google+, Linked In, Twitter
Commentaire
INFORMATION
Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.
Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire