Stratégie

Automatisation : la clé de la performance métier

Automatisation : la clé de la performance métier
De gauche à droite : Jacques Cheminat (rédacteur en chef du Monde Informatique), Bertrand Lemaire (rédacteur en chef de CIO) et Aurélie Chandeze (rédactrice en chef adjointe de CIO).

Le 18 mai 2021, CIO a diffusé une webconférence « Automatisation, clé de la performance métier » avec comme partenaires Abbyy, Alteryx, Apptio, Automation Anywhere / Grant Thornton, Canonical, Darktrace et Matrix42.

PublicitéDématérialiser des processus existants est une première étape, mais qui n'apporte pas toujours les bénéfices escomptés en termes d'efficacité et de productivité. Pour comprendre comment aller plus loin et accroître réellement l'efficience et la performance, la CIO.expériences « Automatisation, clé de la performance métier : un levier pour des processus plus efficaces » a été diffusée sous forme de webconférence le 18 mai 2021. Elle a été organisée par CIO en partenariat avec Abbyy, Alteryx, Apptio, Automation Anywhere / Grant Thornton, Canonical, Darktrace et Matrix42. Retrouvez ici le replay de la webconférence Automatisation, clé de la performance métier

Outre les experts des partenaires, cette webconférence a permis d'entendre les témoignages de Ludovic Donati (Directeur de la transformation numérique, groupe Eramet, Grand Témoin de la matinée), Samuel Descroix (Manager data géographique & analytique, SNCF Réseau), Anne-Laure Dorize (Responsable formation et qualité au sein de la direction client, Nickel), Anne Florence (Group Finance Efficiency director, Alstom) et Alfonso Gonzalez (DSI, ManpowerGroup France). En partenariat avec MyFrenchStartUp : Fabrice Baranski, DG de LogPickR a présenté cette start-up.


« Automatisation & Transparence des fonctions financières de l'IT, facteur fort de la performance » était la thématique présentée par Gilles Azoulay, VP sales Europe du Sud, et Harry Wallez, senior technical engineer, d'Apptio [de gauche à droite].

Pour débuter la matinée, Gilles Azoulay, vice-président sales Europe du Sud d'Apptio, a évoqué l'automatisation au service des fonctions financières de l'IT. Selon lui, l'informatique est aujourd'hui bien davantage qu'un outil de support, elle est devenue le métier même des entreprises, avec toutes ses dimensions opérationnelles et financières à gérer. « Pour le DSI, cela signifie qu'il va devoir être de plus en plus axé sur le business, tandis que les directions métiers vont devoir développer leur compétence IT », estime Gilles Azoulay.

Ce changement d'usage nécessite la mise en place de solutions de gestion adaptées, permettant de budgéter, de planifier, de piloter les coûts, les évolutions et migrations ou le catalogue de services. Ces solutions doivent couvrir plusieurs aspects. D'abord, la gestion des investissements existants, mais aussi les évolutions vers le cloud - « un nouveau monde, où quand on ne se sert pas d'un système il faut l'éteindre », résume Gilles Azoulay. Enfin, il faut prendre en compte l'environnement applicatif, qui a lui aussi fortement évolué. Sur ces trois axes, Apptio propose différentes solutions, décrites par Harry Wallez, senior technical engineer chez Apptio. « Le but est d'apporter de la transparence, de dire qui consomme quoi, quand, comment, et que peut-on optimiser », a expliqué ce dernier. Pour Gilles Azoulay, « cette transparence sur les coûts, la présence d'un catalogue de services établi, valorisable, vont permettre de faire disparaître progressivement le shadow IT ». Cette approche permet à l'informatique de proposer ses services et de donner aux métiers un vrai choix, avec une répartition des rôles bien plus claire qu'actuellement, et une responsabilité partagée des outils et investissements.

PublicitéDes processus métiers plus efficaces et agiles

La rédaction de CIO France a pris le relais pour présenter quelques résultats issus de l'étude « L'automatisation au service de la performance opérationnelle et de l'agilité métier », qui témoignent de niveaux de maturité très différents en matière de dématérialisation et automatisation des processus. L'étude a par exemple montré que parmi les répondants, seulement un sur cinq disposait d'une visibilité en temps réel sur ses processus métier. Une autre question, portant sur les technologies de robotisation des processus (RPA), a révélé que celles-ci étaient encore rares, avec seulement 16% d'utilisateurs parmi les sondés. D'autres signaux témoignent toutefois d'une attention accrue envers tout ce qui peut contribuer à l'agilité des métiers, comme les près de 60% de sondés qui veulent privilégier les solutions paramétrables. Ludovic Donati, grand témoin de cette matinée, a commenté ces résultats en soulignant que si l'automatisation est un axe important de la transformation digitale, « beaucoup d'entreprises se tâtent encore, se posent la question d'y aller ou pas, voire n'y vont pas du tout ».


« L'automatisation au service de la performance opérationnelle et de l'agilité métier : reproduire l'intuition humaine et renforcer les équipes de sécurité la Cyber IA » a plaidé Hippolyte Fouque, directeur commercial de Darktrace.

Hippolyte Fouque, directeur commercial de Darktrace, a continué la matinée en revenant sur les défis rencontrés par les équipes de cybersécurité à l'heure actuelle : un nombre d'attaques multiplié par 4, des attaques de plus en plus sophistiquées, surface d'attaque bien plus grande qu'auparavant (télétravail, multiplication des plateformes SaaS et cloud...) et enfin coexistence de nombreuses solutions de cybersécurité, entraînant une vraie complexité de gestion. Il devient donc essentiel de rationaliser et optimiser la sécurité IT. Citant les analystes du Gartner, Hippolyte Fouque a expliqué que cela passait par la combinaison de l'humain et de la machine, et notamment l'intelligence artificielle.

« L'IA permet aux organisations de se défendre à armes égales face aux cybercriminels », a souligné Hippolyte Fouque, détaillant ensuite les bénéfices de cette approche. Celle-ci permet de détecter de façon proactive les premiers symptômes d'un problème, y compris des menaces jusqu'alors inconnues. Elle assure une réponse autonome et ciblée, afin de bloquer rapidement, 24h/24 et 7j/7 les attaques. Enfin, elle sait produire des rapports automatiques, qui accélèrent également l'investigation et la résolution des incidents. « Avec l'IA, l'humain prend un rôle encore plus important » selon Hippolyte Fouque. Délesté de tâches chronophages, il peut ainsi se focaliser sur la prise de décisions. Pour conclure, le directeur commercial a illustré ses propos avec un cas client, où l'IA a permis de débusquer une tentative de cyberespionnage deux semaines avant des experts.


Samuel Descroix, manager data géographique et analytique chez SNCF Réseau, a expliqué comment SNCF Réseau diagnostique l'état des voies grâce à l'analyse d'images.

Pour le premier témoignage de la matinée, Samuel Descroix, manager data géographique et analytique chez SNCF Réseau, est venu évoquer l'usage de l'IA à des fins prédictives, en particulier pour la maintenance du réseau ferré français. Gestionnaire des infrastructures ferroviaires en France, SNCF Réseau assure l'entretien, la modernisation et la sécurité d'un réseau d'environ 30 000 km de voies, sur lesquelles circulent entre 15 000 et 16 000 trains par jour. L'entreprise dispose d'un patrimoine de données considérable, qu'elle souhaite valoriser. SNCF Réseau possédait déjà de nombreux outils d'aide à la décision, mais a souhaité aller plus loin, « pour voir comment cette donnée pouvait lui permettre de gagner en performance, tant industrielle qu'économique », a relaté Samuel Descroix. Dans ce but, l'entreprise a mis en place diverses technologies d'IA, comme la reconnaissance d'image, en s'appuyant sur le cloud. « Si ces données sont un asset pour l'entreprise, côté IT nous devons être très réactifs pour répondre aux questions des métiers. Sur nos environnements on-premises, la capacité à allouer des ressources n'était pas en adéquation avec ces attentes », a justifié Samuel Descroix. Le cloud - en l'occurrence celui d'AWS, apporte cette réactivité, « mon équipe ne sachant pas quelle question on va lui poser demain. »

Samuel Descroix a ensuite parlé de l'entraînement de l'IA, étape nécessaire pour lui apprendre à reconnaître les éléments à identifier - comme des défauts sur les images du réseau ferré. Le but est de fiabiliser l'algorithme, afin d'avoir confiance dans les résultats fournis. « En mettant en place ces outils, on change le processus métier, en proposant des outils d'aide à la décision robustes », a pointé Samuel Descroix. Pour lui, l'IA réduit de façon impressionnante les temps d'analyse et de traitement, autorisant même l'exploration de sujets auparavant impossibles. Cependant, elle est encore trop peu utilisée, car assez méconnue au sein de l'entreprise. Il reste donc un travail d'acculturation et de conduite du changement à mener. Enfin, il faut veiller à pouvoir aisément déployer en production tous les algorithmes développés, a prévenu Samuel Descroix.


Arthur Raspail, directeur smart automation chez Grant Thornton (à gauche), et Christophe Legland, senior partner success manager lead Southern Europe chez Automation Anywhere (à droite), ont détaillé les tendances et meilleures pratiques pour l'automatisation intelligente.

La conférence s'est poursuivie par une intervention d'Arthur Raspail, directeur smart automation chez Grant Thornton et de Christophe Legland, senior partner success manager lead Southern Europe chez Automation Anywhere, sur le thème de l'automatisation intelligente. Citant le cabinet Gartner, Arthur Raspail a tout d'abord souligné la croissance du marché de l'automatisation. Il observe aussi le développement d'un écosystème d'hyper-automatisation, permettant aux entreprises d'adresser de plus en plus de cas d'usage, pour répondre à leurs enjeux de productivité, de qualité, de satisfaction des collaborateurs et des clients. Dans celui-ci figurent aussi bien des technologies de big data, d'IA (computer vision, NLP...) et de RPA, « la brique d'exécution » selon Arthur Raspail, qui a également pointé la multiplication des acteurs sur ce marché. Christophe Legland a confirmé l'enrichissement des solutions, avec des fonctionnalités de capture d'information, de découverte des processus ou encore des IHM (interfaces homme-machine) permettant de superviser les robots.

Citant plusieurs chiffres, Arthur Raspail a indiqué que d'ici 2022 90% des grandes entreprises auront déployé un projet d'automatisation, tandis que le nombre de projets sera multiplié par 3. « Ces changements sont poussés d'abord par les métiers », a observé Christophe Legland. Pour piloter ces transformations, les entreprises tendent à internaliser les compétences, selon Arthur Raspail, qui pour finir a détaillé les évolutions associées au niveau des rôles et de la gouvernance.


Alfonso Gonzalez, DSI de ManpowerGroup France, a décrit comment Manpower a utilisé le RPA dans ses processus administratifs.

Dans la continuité de l'intervention précédente, le DSI de ManpowerGroup France, Alfonso Gonzalez, est venu partager son expérience autour de la RPA. En France, cet acteur du marché de l'emploi gère 200 000 contrats par mois. Avec la crise sanitaire, le groupe se trouve face à deux défis : favoriser la flexibilité et la croissance de l'emploi, et contribuer au développement des talents. « Pour cela, nous devons passer d'un modèle transactionnel à un modèle relationnel. Dans ce cadre-là, le digital joue un rôle essentiel », a expliqué le DSI. Le groupe a adopté il y a plusieurs années une stratégie phygitale, mêlant interactions physiques et numériques entre les collaborateurs, les talents et les clients. « L'un des éléments de cette stratégie, ce sont les assistants virtuels », a confié Alfonso Gonzalez. Ceux-ci permettent en effet aux collaborateurs de s'occuper bien plus des aspects relationnels avec les clients. Manpower a choisi de s'appuyer sur la plateforme UIPath.

Le premier métier éligible pour la RPA concernait les centres de services, qui gèrent contrats, paies et factures. La DSI a appris avec ce projet l'importance de tester au préalable les robots, « bien plus gros qu'une macro Excel, avec une portée bien plus grande qu'une base de données », tout en préservant l'agilité souhaitée par les métiers dans une logique de MVP (minimum viable product). Pour le DSI, les projets RPA se prêtent bien à une approche itérative, dans laquelle « on automatise une première étape, et si cela marche bien, on avance ». Pour lui, ces outils sont intéressants sur des tâches très fastidieuses pour des humains, mais pour lesquelles il n'est pas encore nécessaire de développer un système - ce qui serait par ailleurs bien plus coûteux. La RPA est également une réponse à de nombreuses problématiques, comme l'automatisation d'opérations sur des projets ponctuels, la facilitation des échanges de données avec les partenaires, ou encore la réalisation de POC et pilotes pour simuler les impacts d'une future solution sur le SI. « Les gains de productivité obtenus nous permettent aussi de libérer des talents pour s'occuper du relationnel », a souligné Alfonso Gonzalez.


« Comment transformer votre entreprise grâce aux analyses en libre-service » a témoigné Jérôme Argoud, head of data strategy & self service analytics chez BNP Paribas Securities Services pour le compte d'Alteryx.

Outiller les utilisateurs est essentiel pour accroître l'usage des données, comme l'a illustré le témoignage de BNP Paribas Securities Services pour le compte d'Alteryx. Cette filiale du groupe BNP Paribas, qui intervient sur les métiers titres, a mis en place une équipe « data enabler » confiée à Jérôme Argoud, head of data strategy & self-service analytics. Celle-ci est chargée d'apporter des services data aux utilisateurs, tant internes qu'externes, pour répondre à trois enjeux majeurs : tout d'abord, la conformité réglementaire ; ensuite, une demande d'autonomie accrue de la part des utilisateurs, dans un contexte où les données restent extrêmement silotées ; et enfin l'amélioration et l'évolution des systèmes d'information existants.

Dans ce but, l'équipe de Jérôme Argoud a déployé des solutions analytiques self-service basées sur la plateforme d'Alteryx. « Nous avons travaillé sur trois axes, l'accès aux données, la préparation de celles-ci et la visualisation ». Si la visualisation est plutôt aisée à mettre en place, la phase de préparation est plus complexe, d'autant qu'il faut conserver une gouvernance de la donnée. Pour faciliter et accélérer celle-ci, l'entreprise a mis en place plusieurs outils, dont Alteryx Designer. « Celui-ci nous permet de donner aux utilisateurs novices en IT un outil qui automatise et sécurise la préparation, en fournissant une piste d'audit », a expliqué Jérôme Argoud. « L'organisation peut ainsi monter progressivement en maturité, pour devenir data-centric plutôt qu'application-centric, avec une vision bien plus transverse ». En ligne de mire, des usages tournés vers les utilisateurs finaux des services, allant jusqu'à l'open banking.


Ludovic Donati, directeur de la transformation numérique du groupe Eramet, a été le grand témoin de la matinée.

Ensuite, le grand témoin de cette matinée, Ludovic Donati, directeur de la transformation numérique du groupe Eramet, est venu évoquer les usages des technologies d'automatisation, notamment l'IA, mis en place au sein du groupe minier et métallurgique. Ludovic Donati a expliqué qu'Eramet possédait de très nombreuses applications métier et industrielles, avec un patrimoine de données considérable. « Il y a quelques années, quand nous avons initié notre transformation digitale, nous avons constaté que nous tirions peu de valeur de ce patrimoine », a confié Ludovic Donati. Le groupe s'est donc tourné vers les nouvelles technologies comme l'automatisation, l'IA et le big data, convaincu que celles-ci pouvaient lui permettre de faire beaucoup mieux. « Un des axes de notre transformation digitale était d'arriver à optimiser nos procédés par ces technologies, en particulier sur nos coeurs de métier », a poursuivi Ludovic Donati, décrivant ensuite un exemple sur le pilotage des fours. « Nous avons mis en place des jumeaux numériques des fours, qui donnent aux métallurgistes une vision complète et en temps réel sur ce qui se passe, ainsi que des algorithmes qui prédisent le risque. »

Eramet a choisi d'appliquer ces approches sur des cas d'usages liés à ses coeurs de métier, comme la métallurgie et la géologie, optant le plus souvent dans ces cas pour le développement en interne de solutions. Dans d'autres cas, le groupe travaille avec des acteurs du marché, par exemple pour la maintenance prédictive, l'optimisation de la supply chain ou celle de la consommation d'énergie. Certains prérequis sont également nécessaires pour pouvoir utiliser ces technologies. Selon Ludovic Donati, il faut notamment de la visibilité sur ses processus, une bonne connaissance de ses données, ou encore des données propres et rationalisées. Celui-ci a ensuite partagé divers exemples de projets au sein d'Eramet. « Ces technologies changent les métiers et l'organisation », a-t-il observé, citant l'exemple des topographes devenant pilotes de drones. Il confirme aussi la présence de gains tant économiques qu'en termes de productivité, à condition de passer à l'échelle - une étape qui nécessite l'accompagnement de la DSI, « qui elle-même se transforme ». Pour Ludovic Donati, « il ne faut pas avoir peur de l'IA et de l'automatisation, mais les voir comme des outils qui rendent son métier plus intéressant. »


« L'automatisation, clef de la performance économique et de l'expérience utilisateur ? » s'est interrogé Brendan L'Héréec, account manager chez Matrix42.

Brendan L'Héréec, account manager chez Matrix42, a succédé au grand témoin de la matinée pour aborder un enjeu rencontré par tous les DSI : comment assurer la performance des collaborateurs tout en maîtrisant le système d'information ? Il est tout d'abord revenu sur les impacts de la crise sanitaire chez ses clients, qui a modifié la manière de consommer de l'IT tout comme les environnements de travail. Pour lui, l'automatisation permet de travailler plus intelligemment, pour continuer à proposer un service de qualité, tout en maîtrisant les aspects financiers, voire en capitalisant sur ce qui a été réalisé. « Lorsqu'on automatise, il y a des ROI clairs à aller chercher », a-t-il affirmé. En industrialisant certains processus des opérations IT, qui représentent 70% des budgets, les entreprises peuvent augmenter la part disponible pour innover. Pour Brendan L'Héréec, l'automatisation permet aussi d'offrir une expérience fluide, un élément de plus en plus important pour les jeunes générations de collaborateurs.

Commentant des chiffres de Forrester, Brendan L'Héréec a constaté que les DSI avaient une vraie volonté d'investir sur l'expérience des employés et de réduire leur dette technologique. Évoquant ensuite les tendances actuelles du workspace management, il a notamment pointé l'évolution de l'ITSM vers l'ESM (entreprise service management), avec des plateformes d'entreprises qui ne se limitent plus à un métier et masquent la complexité des processus internes. Pour finir, Brendan L'Héréec a présenté 5 axes sur lesquels l'automatisation contribue à la maîtrise des coûts et à l'expérience, allant du reporting à 360° sur les coûts IT au catalogue de services, en passant par l'innovation, la mise en oeuvre de centres d'excellence transverses et une facturation basée sur la consommation.


Anne Florence, group finance efficiency director chez Alstom, a décrit comment le groupe a accéléré sa digitalisation grâce au process mining.

Quatrième témoin de la conférence, Anne Florence, group finance efficiency director chez Alstom, est venue présenter un autre outil au service de la performance des métiers, le process mining. Après avoir rappelé les activités du groupe Alstom, axées sur les solutions de mobilité durables, notamment ferroviaires, Anne Florence a expliqué les enjeux initiaux qui ont conduit à adopter cette approche. « Nous travaillons sur l'optimisation des processus financiers, en partenariat avec les experts techniques de l'IT et les collaborateurs métiers de la comptabilité », a-t-elle confié.

Le premier projet autour du process mining s'inscrivait dans un contexte de réinternalisation des activités comptables, dans un centre de services partagés en Inde. « Il fallait réduire notre base de fournisseurs et l'arriéré des factures en attente de traitement », a raconté Anne Florence. Le groupe y a vu l'occasion de remettre à plat son processus achats, pour qu'il soit le plus efficace possible. L'outil de processus mining choisi, celui de Celonis, a permis d'identifier toutes les variations par rapport au standard ainsi que les zones de risques, pour ensuite trouver les actions de remédiation à mettre en place. « En quatre mois, nous avons réussi à réduire de 40% le volume des factures en souffrance et de 90% en valeur », s'est réjouie Anne Florence. À la clé, un cercle vertueux, avec une meilleure maîtrise des comptes, une relation fournisseur assainie et un processus amélioré.


« Éviter les coûts cachés du cloud privé avec l'automatisation » a recommandé Reg Deraed, responsable commercial de Canonical.

Avec Reg Deraed, responsable commercial de Canonical, un autre usage de l'automatisation au profit de l'IT a été exploré. Celui-ci a en effet choisi de traiter le sujet des clouds privés, vers lesquels beaucoup d'entreprises se tournent pour trois raisons : l'agilité, la souveraineté des données et les coûts. « Quand nos clients ont besoin d'un cloud avec un grand nombre de machines virtuelles (VM) destinées à un usage dans le temps, le cloud privé revient moins cher que de les louer dans le cloud public - celui-ci apportant la flexibilité sur des usages plus ponctuels », a expliqué Reg Deraed. Celui-ci a ensuite abordé la notion du nombre d'ingénieurs par VM, un indicateur de comparaison des coûts tiré d'une étude de 451 Research. Prenant l'exemple du service d'infogérance proposé par Canonical, il a expliqué que ce qui leur permettait de proposer des tarifs compétitifs était l'automatisation de pratiquement toute l'exploitation du cloud.

En se basant sur cette expérience, Reg Deraed a mis en garde contre certains écueils faisant déraper les coûts du cloud privé. « Le piège principal à éviter, c'est de mettre en place un cloud privé demandant beaucoup d'interventions manuelles », a-t-il prévenu. Si le recours à l'infogérance est une façon de limiter ce risque, Canonical met également son outil d'automatisation à disposition des clients qui le souhaitent.


Anne-Laure Dorize - responsable formation et qualité au sein de la direction client de Nickel a raconté comment Nickel a facilité les tâches de ses chargés de clientèle.

Le dernier témoin de la matinée était Anne-Laure Dorize, responsable formation et qualité au sein de la direction client de Nickel. Cette Fintech, lancée en 2014, propose un compte courant à tous, sans condition de patrimoine, de revenus ou de dépôts. Contrairement aux banques, elle n'offre pas de services de crédit, d'épargne ou de découvert autorisé. Autre particularité, elle s'appuie sur un réseau de 6000 buralistes, auprès desquels les clients peuvent ouvrir un compte. Le service client, basé à Nantes, avait pour objectif de répondre à toutes les questions sur l'ensemble des canaux proposés : téléphone, formulaires de contact, réseaux sociaux ainsi que quelques courriers. « Il nous fallait un outil omnicanal, permettant d'adresser les canaux actuels et futurs, de centraliser les demandes et de les catégoriser pour les relayer aux bons experts en interne », a relaté Anne-Laure Dorize.

Nickel s'est tourné vers le CRM de Zendesk, qui combinait un système de gestion des tickets, une base de connaissances en self-service « permettant de rendre les clients autonomes et d'alléger la pression sur le service », et enfin un outil de pilotage de la production et des SLAs. Mise en place en 2014, la solution a fait en 2019 l'objet d'un audit puis d'une refonte pour améliorer certains processus. Pour Anne-Laure Dorize, cette remise à neuf a permis de gagner en efficacité et d'offrir une meilleure expérience aux utilisateurs, et donc aux clients. Nickel continue de travailler pour apporter de l'autonomie aux clients, en intégrant par exemple la solution avec le serveur vocal interactif pour répondre directement à certaines questions, en faisant du « SMS banking » - envoyer le mot « solde » pour connaître son solde ou encore en faisant des tutoriels vidéo sur YouTube. La société automatise également certains traitements internes, en s'appuyant sur des macros au sein de la solution. Ces outils accompagnent la croissance de l'entreprise, qui prévoit notamment de se développer à l'international. « L'automatisation, le self-care nous permettent d'augmenter la productivité tout en maintenant un haut niveau de satisfaction des clients et en supprimant les irritants », a souligné Anne-Laure Dorize.


« Développer rapidement au service de l'agilité métier » a préconisé Linda Ameur, directrice commerciale d'Abbyy France.

Après ce témoignage, Linda Ameur, directrice commerciale d'Abbyy France, est revenue sur l'impact de la pandémie dans les organisations. « Malgré la transformation numérique déjà engagée depuis plusieurs années, la crise a révélé que beaucoup de processus n'étaient pas adaptés », a-t-elle pointé, citant une étude réalisée en novembre 2020 auprès de leurs clients. Les entreprises ont alors réalisé qu'il fallait digitaliser bien davantage et prendre en compte les processus dans leur ensemble. « Pour avoir l'agilité métier souhaitée, il ne faut pas voir la transformation digitale uniquement comme un sujet technologique, mais comme une responsabilité globale de l'entreprise », a conseillé Linda Ameur. Elle suggère aussi de se tourner vers des technologies capables de s'imbriquer dans l'infrastructure comme dans la culture de l'organisation, évoquant par exemple les outils de low code/no code qui rapprochent IT et métiers.

Linda Ameur a ensuite pointé la place clé des données dans la transformation. « Beaucoup de processus reposent encore sur des documents papier, ou PDF - ils sont alors digitalisés, mais pas automatisés », a-t-elle pointé. Les solutions proposées par Abbyy permettent de répondre à cet enjeu, en automatisant le traitement des données, qui peuvent ensuite alimenter les systèmes cibles de façon plus rapide, plus propre, et de façon tracée.


En partenariat avec MyFrenchStartUp, Fabrice Baranski, directeur général de LogPickR a présenté cette start-up.

Pour conclure cette conférence, Bertrand Lemaire a reçu Fabrice Baranski, directeur général de la start-up LogPickR, en partenariat avec MyFrenchStartUp. Cette société créée en 2017 propose une solution de process mining, « qui permet en quelques secondes de diagnostiquer les points saillants et dysfonctionnements sur les processus métiers », selon Fabrice Baranski. Elle combine l'exploitation des traces existantes avec des algorithmes d'IA, pour découvrir et analyser les processus. Ainsi, elle parvient également à identifier les causes réelles des dysfonctionnements et à prédire les futurs comportements. Fabrice Baranski a indiqué que la solution était déjà utilisée par plusieurs clients, notamment dans le secteur des banques et assurances.

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