Projets

Agilité et solidité : deux couches qui fonctionnent ensemble chez Verallia

Agilité et solidité : deux couches qui fonctionnent ensemble chez Verallia
Gilles Godart, Digital IT Manager de Verallia, a été le Grand Témoin sur la Matinée Stratégique « La DSI Agile » organisée par CIO le 13 juin 2017.
Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°142 !
La DSI agile : accélérer, innover et mieux servir les métiers

La DSI agile : accélérer, innover et mieux servir les métiers

Même si l'enquête réalisée par CIO montre que beaucoup d'entreprises n'en sont pas convaincues, la DSI a l'obligation d'être de plus en plus agile. Le 13 juin 2017, CIO a organisé une Matinée Stratégique avec les témoignages de nombreuses entreprises sur ce thème de l'agilité. En voici le...

Découvrir

CIO a organisé une Matinée Stratégique le 13 juin 2017 à Paris sur la DSI Agile avec, en Grand Témoin, Gilles Godart, Digital IT Manager de Verallia.

PublicitéEn 2015, Verallia a pris son indépendance du groupe Saint-Gobain. Cette société présente dans treize pays revendique aujourd'hui la troisième place mondiale de l'emballage en verre (bouteilles, pots, etc.) et la première pour les bouteilles de vin. « Au petit déjeuner, votre pot de confiture, c'est nous et, ensuite, la bouteille de vin que vous buvez, c'est encore nous » a ainsi décrit Gilles Godart, Digital IT Manager de Verallia. Il a été le Grand Témoin de la Matinée Stratégique organisée par CIO le 13 juin 2017 à Paris sur « la DSI Agile ».
Les verreries de Versailles, à l'origine du groupe, ont plus de 350 ans. Et l'homme fabrique du verre depuis la plus haute antiquité. « Malgré tout, il nous faut nous différencier » a relevé Gilles Godart. Verallia a un fonctionnement uniquement B2B, travaillant pour des clients qui vont remplir les contenants afin de les vendre pleins. Le groupe fabrique jusqu'à 15 milliards de bouteilles par an, c'est à dire un produit que tout le monde sait plus ou moins fabriquer à un coût de production brut forcément proche. Il lui faut donc mettre en place des processus qui vont lui permettre de se différencier d'une très forte concurrence.

L'agilité pour innover et se différencier

Et, parmi les facteurs de différenciation, l'agilité va tenir une grande place alors même qu'il s'agit d'une entreprise de grande production industrielle. Gilles Godart a constaté : « l'innovation est évidemment un processus global dans l'entreprise » qui ne peut pas se limiter à la seule IT. Les produits étant techniquement proches entre concurrents sur ce marché, il faut donc apporter de nouveaux services. Bien sûr, le groupe peut miser sur des designs particuliers signés par des grands noms. Mais la nature du verre, fondu à 1500°C, interdit certaines innovations comme l'IoT, aucun capteur ne pouvant être inséré dans le verre en fusion.
A cela s'ajoute une difficulté, relevée dans l'étude Quelles pratiques de l'agilité IT aujourd'hui dans les organisations ?, et dont Gilles Godart a confirmé les résultats : l'agilité, c'est très bien, mais bien peu de gens en font. « Au quotidien, on trouve dans les DSI des gens pour qui on est un extra-terrestre si on leur parle de DevOps, de Docker, etc. » a-t-il ainsi observé. Pour lui, mettre en place des processus agiles qui vont permettre d'aller deux fois plus vite en coûtant deux fois moins cher, cela implique de revenir aux fondamentaux de l'informatique et d'employer des architectes et des développeurs de premier plan. Verallia a réussit à relever ce défi mais c'est loin d'être simple ou une généralité.

Un périmètre où l'agilité n'est pas naturelle

PublicitéGilles Godart est en charge, chez Verallia, du domaine applicatif. Cela commence par du SAP, pas très agile par nature, mais comporte également le web, de la réalité augmentée, etc. Et mettre dans une même DSI une application de design de bouteille en réalité augmentée et du SAP relève tout de même du grand écart. « J'ai eu la chance, en arrivant chez Verallia, de trouver une architecture propre construite sur SAP et Salesforce » s'est réjoui Gilles Godart. Le socle étant solide, des applications plus agiles ont pu être ajoutées par dessus pour le web ou d'autres domaines. Gilles Godart a confirmé : « en procédant ainsi, nous avons pu concilier la solidité et l'agilité ».
L'une des caractéristiques d'une démarche DevOps, c'est de mettre dans une même équipe ceux qui sont responsables de l'infrastructure et ceux qui sont en charge des applications. Chez Verallia, cette grande union n'est pas la solution choisie. Gilles Godart s'est souvenu : « par le passé, j'ai pu constater que les développeurs et ceux en charge des infrastructures ne se comprenaient pas. D'un côté, on fabrique et on délivre. De l'autre, il ne faut rien toucher parce qu'il faut que ça marche. Malgré tout, nous passons, palier par palier, à DevOps. »

D'abord, la virtualisation

En arrivant chez Saint-Gobain, Gilles Godart n'a trouvé pas même une seule machine virtuelle. Depuis, les choses ont bien changé. « En France, on aime bien étudier longuement mais, l'avantage, c'est qu'ensuite cela va très vite » a-t-il souri. Désormais, les machines virtuelles sont créées aisément et les conteneurs commencent à être mis en place. De ce fait, l'emploi des ressources est devenu très agile. Qu'il s'agisse de créer des images synthétiques de bouteille en mobilisant une puissance de calcul importante à un moment donné ou autre chose, la DSI peut facilement réserver les ressources dont elle a besoin au moment où elle en a besoin.
Verallia a ainsi adopté le modèle à deux niveaux Legacy/Agile du Gartner. D'un côté du SAP sur serveurs physiques, de l'autre des applications agiles sur une partie cloudifiée du SI. L'arrivée d'un serveur physique requiert deux mois. Mais, par définition, l'ouverture d'une machine virtuelle prend, elle, quelques minutes.

Le double vitesse sur la couche applicative aussi

La couche applicative aussi a bénéficié du « double vitesse ». Si développer en langage ABAP n'est pas forcément plus long qu'autre chose, la modification d'un process métier dans SAP est forcément complexe. Verallia a donc fait le choix de garder une couche applicative en mode traditionnel et d'ajouter une couche agile. Gilles Godart a décrit : « d'un côté, nous imposons des processus communs mais, de l'autre, nous sommes conscients que, selon les pays, des divergences peuvent exister. »
L'IT centrale développe donc des outils centraux pour des processus globaux. Mais les équipes IT locales peuvent mettre en place des processus locaux lorsque c'est pertinent et qu'ils en ont besoin en bénéficiant des mêmes outils. Le fait que les outils soient communs a aussi un avantage : il est aisé de s'inspirer de développements locaux pour les généraliser. « En regardant ce qui a été développé ici ou là, on trouve parfois des petites pépites que nous récupérons et que nous proposons à tout le groupe » s'est réjoui Gilles Godart. Humainement, procéder ainsi permet de reconstruire une confiance entre les DSI locales et la DSI centrale, confiance qui avait été perdue à l'époque où SAP et ses processus rigides avaient été imposés. La bonne collaboration humaine entre les équipes reste la clé du succès d'une démarche agile.

Partager cet article

Commentaire

Avatar
Envoyer
Ecrire un commentaire...

INFORMATION

Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.

Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire

    Publicité

    Abonnez-vous à la newsletter CIO

    Recevez notre newsletter tous les lundis et jeudis