Tribunes

Stress, souffrance, suicides... le travail en crise ?

Stress, souffrance, suicides... le travail en crise ?

Qui sont les victimes ? Quels secteurs sont concernés ? Pour les informaticiens, existe-t-il des contraintes spécifiques pouvant générer un mal-être ?

PublicitéL'an dernier, un ingénieur de 39 ans se jetait du cinquième étage du Technocentre de Renault à Guyancourt. Ce cas n'est malheureusement pas unique. Ingénieurs, techniciens, informaticiens, ouvriers, hommes ou femmes, socialement isolés ou solidement entourés : il est impossible de relier cette souffrance à une catégorie de salariés ou à une situation professionnelle déterminées. Des points communs existent malgré tout. Au premier plan, la surcharge de travail. Faire face à une masse de tâches, sous des contraintes de temps particulièrement fortes, avec de nouvelles tâches plus urgentes venant interrompre le travail commencé. L'exigence de rendement se conjugue souvent avec un manque d'autonomie et une absence de marge de manoeuvre. L'individualisation des performances et des objectifs ajoute encore à la pression. Pour les informaticiens, la charge de travail et l'évolution exceptionnellement rapide des technologies qui oblige à une adaptation et à une mise à niveau constante vont de pair. A cette source de stress, s'ajoutent la pression des utilisateurs de plus en plus exigeants, la tension sur les effectifs, le sentiment d'un manque de reconnaissance de leur travail et bien souvent d'une absence de vue d'ensemble des opérations. La prévention face au risque psychosocial Les risques psychosociaux sont considérés par le Code du Travail comme des risques professionnels à part entière. L'employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des salariés (article 233-2). Chaque année, 4 millions d'arrêts du travail sont à imputer à des problèmes de santé mentale. Le coût social du stress au travail est évalué à 1,6 milliard d'euros en France, sans compter le coût pour l'entreprise en termes d'image et de perte de productivité. Il existe plusieurs indicateurs de la souffrance au travail qui peuvent alerter le manager. Au niveau individuel, certains symptômes : stress, insomnie, fatigue, difficulté de concentration, isolement, consommation d'alcool, violence ... doivent conduire à une prise en charge individuelle pour apaiser la souffrance psychique et prévenir une décompensation. Il ne s'agit pas toujours d'une fragilité individuelle. Une étude de l'INSERM a montré que l'intensité des exigences du travail sur le plan psychologique a une influence réelle et provoque des troubles anxieux généralisés qui n'existaient pas auparavant. Au niveau collectif, les indicateurs sont nombreux. Parmi eux, le contexte économique, les changements techniques, les réorganisations, une baisse de productivité ou de qualité du service, la structure des âges, une augmentation de l'absentéisme et du turn-over, une hausse des déclarations d'accidents du travail ou de TMS, des plaintes pour harcèlement moral, des violences entre salariés... Quelle démarche adopter si les indicateurs sont alarmants ? Un diagnostic peut évaluer les salariés à risque dans l'entreprise. Il permet de conduire ensuite un plan d'action vers une organisation du travail plus saine qui laisse aux salariés des possibilités d'utiliser leurs ressources, leur expérience et leurs compétences et permet les contacts humains et la coopération.

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