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penser que la gouvernance peut fonctionner uniquement en mode normatif.

penser que la gouvernance peut fonctionner uniquement en mode normatif.

Publicité CIO.Quels sont les grands principes de gouvernance que vous utilisez ? Eric Alizon. Il y a avant tout une erreur à ne pas commettre : penser que la gouvernance peut fonctionner uniquement en mode normatif. Cet aspect normatif ne peut être accepté qu'à condition d'y associer fortement un rôle de service. Celui-ci peut s'exercer par exemple par la fourniture de solutions groupe, par la clarification de la stratégie. Un autre point important est de savoir définir des concepts et une méthodologie au niveau groupe pour ensuite pouvoir s'y appuyer. Les filiales dans les pays veulent de la visibilité. Une façon d'apporter de la visibilité et de la cohérence est de s'appuyer sur des référentiels. En matière de gouvernance, des éléments très concrets ont été mis en place chez France Telecom. Nombreux sont nos projets de convergence. A titre d'exemple, nous comptons 19 solutions groupe (implémentation des GCCs - Group Core Components) qui ont donné lieu à 83 implémentations complètement opérationnelles et 70 qui sont en cours. Ce portefeuille de solutions groupe tend à se développer régulièrement. Nous avons aussi mis en place une méthode de sélection des projets et de contrôle du portefeuille de projets. Elle comporte la définition du projet business accompagnée de critères financiers et stratégiques. En revanche, les projets IT ne sont qu'un sous ensemble de ces projets business. Car il est important de ne pas dissocier le business de l'IT, et d'accompagner l'ensemble de référentiels de gouvernance. CIO.Comment s'organisent ces référentiels ? E.A Nous avons un référentiel groupe des projets IT. Il s'agit d'un produit sur étagère. De même, nous utilisons aussi un référentiel, développé en interne, pour toutes les applications du groupe. Ce dernier est nécessaire pour définir les plans de convergence, ne serait-ce que pour connaître les applications qui fonctionnent dans le groupe. Il permet également de mesurer le nombre d'applications déployées par n'importe quelle organisation. Ce référentiel très opérationnel s'adresse à la fois aux informaticiens et à la direction générale. Par exemple, si un pays souhaite déployer une solution X, il recherche par mots clés et il peut alors voir si ce type d'implémentation a été réalisée ailleurs et obtenir un retour d'expérience. Il n'est jamais évident de motiver un pays pour remplir un référentiel. Le meilleur moyen d'y parvenir, c'est de lui offrir une valeur opérationnelle. CIO.Comment gérer vous la gouvernance avec les directions métier ? E.A. Nous avons mis en place un comité qui s'appelle ISAC pour Information Systems Alignment Committee. Il s'agit d'une structure associant des représentants du business et de l'IT. Objectif : définir la stratégie. Nous avons coupé l'IT en six domaines : le domaine client, BI, facturation, production des services, gestion des réseaux et qualité de service et enfin, les fonctions support qui regroupent finance, RH, supply chain, achats et logiciels d'usage général. Le rôle de ce comité consiste à définir cette stratégie de domaine et à valider dans le cadre de la convergence au niveau groupe des GCCs qui sont des solutions mutualisables au niveau du groupe avec un caractère opérationnel et reproductible. Ces solutions groupe sont donc validées au plus haut niveau de manière à assurer leur promotion. Nous avons aussi un comité technique qui va à la fois définir des règles techniques au niveau groupe et vérifier, pour les projets principaux, que ceux-ci sont en ligne avec les directives du groupe. Troisième volet : financier pour lequel nous avons défini des règles pour valider les projets en comité d'investissement. CIO.Comment parvenez vous à déployer ces principes à l'échelle internationale ? E.A. Tout d'abord, les règles groupe ne sont pas fixées unilatéralement, mais en concertation avec les pays. Il faut savoir écouter les pays, retenir leurs suggestions et construire ensemble les règles communes. Ensuite partager, à la fois le stratégique, par la formalisation d'une vision de l'IT et aussi l'opérationnel, que ce soit pour l'élaboration de composants communs. Les pays qui n'ont pas toujours la taille critique pour réunir toutes les compétences nécessaires attendent qu'en cas de problème opérationnel le corporate soit capable de leur apporter très vite ces compétences et l'expérience qui sont nécessaire pour y remédier. CIO.Quelle place donnez-vous à l'innovation ? E.A. Dans un monde télécom qui évolue très fortement, l'innovation est absolument fondamentale. Seuls les opérateurs innovants seront là demain. France Télécom développe les offres convergentes, associant les possibilités du fixe, du mobile et de l'internet et des offres de contenu qui sont bien au-delà du métier traditionnel d'opérateur télécom. Toutes nos innovations vont dans ce sens là.

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