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Ingres : du propriétaire enfouis au libre avec des partenaires

De nouveau indépendant, passé sous le modèle du logiciel libre, Ingres reste l'éditeur d'une des bases de données les plus diffusées dans le monde, mais généralement enfouie dans une offre globale.

PublicitéEn quoi la position de Ingres est-elle si originale ? Ingres fabrique de la base de données depuis 30 ans. Nous sommes pionniers des SGBD-R, issus d'un projet universitaire qui a ensuite débouché sur une société commerciale restée centrée sur l'innovation. Mais Ingres est en général invisible pour les utilisateurs finaux, exactement comme l'AGL OpenRoad qui a pourtant fait beaucoup pour la fidélité de nos 10 000 clients dans le monde. OpenRoad et Ingres sont notamment appréciés pour la capacité de créer rapidement un pilote pour une étude de faisabilité avant de réaliser le véritable développement. Sous peu, OpenRoad basculera sous une licence GPL, comme notre base de données, suite auyu remplacement d'un composant qui n'était pas opensourçable. Cette invisibilité de Ingres est aussi due à son histoire puisque nous avons été un département de CA durant des années et que cet éditeur ne voulait Ingres que pour fournir une base de données à ses frameworks. Cependant, CA a su conserver et développer les qualités de Ingres par des investissements importants en R&D et nos clients nous sont restés fidèles. Quels sont les avantages et inconvénients de cette bascule en open-source dans ce cas particulier de la base de données ? Le modèle open-source permet de réaliser des économies sur le coût initial d'acquisition du produit, ce qui est souvent un frein majeur lorsqu'on lance un projet pilote qui n'aboutira pas forcément. Par ailleurs, l'ouverture des sources facilite l'urbanisation et l'interopérabilité. D'un autre côté, il faut admettre qu'il est encore souvent nécessaire de d'évangéliser la clientèle et de convaincre celle-ci de la maturité de l'offre. Ingres a l'avantage de disposer d'une offre pertinente, d'être moins cher que des produits concurrents et de rassurer les clients par son histoire de trente ans. Contrairement à la « bande des quatre » (Microsoft, SAP, Oracle et IBM) nous n'enfermons pas nos clients dans des offres monolithiques. Mais il existe d'autres offres open-source en matière de bases de données, notamment MySQL et Postgres... MySQL est un pionnier du modèle qui a fait du bon travail, et il a eu l'art de devenir une évidence sur certains segments du marché. Mais sa stratégie n'est pas toujours très claire. MySQL, en choisissant l'open-source, mise de fait sur les services alors qu'il n'a que peu investi dans ce domaine. Cependant, MySQL progresse. Postgres est dans la filiation de Ingres, comme Sybase, Informix...Mais il n'a pas la même capacité d'évolution et de service de support. Nous souhaitons que toutes les bases Open-Source progressent même si, bien sûr, nous souhaitons progresser plus que nos concurrents. Ingres défie davantage Oracle ou Microsoft que MySQL. Le risque, aujourd'hui, est que l'open-source soit le « petit truc dans les projets non-critiques » (donc sans besoin de support payant) tandis que le propriétaire garderait le monopole des projets critiques. Il faut donc amener les clients à choisir l'open-source aussi pour les projets critiques en optant pour un support performant. Pourquoi Ingres conclut-il autant de partenariats et se place-t-il dans des offres intégrées ? Les partenariats constituent la pierre angulaire de l'offre d'Ingres car l'essentiel, pour le client, c'est le service rendu au métier. La base de données, au fond, n'a que peu d'importance. Pour beaucoup de développeurs, de SSII, d'éditeurs de solutions métier ou de distributeurs à valeur ajoutée, Ingres évite de devoir prendre de l'Oracle. L'intérêt d'Ingres est donc, grâce à son produit apte à répondre aux besoins métier, de soutenir nos partenaires, ce que nous pouvons faire grâce à nos équipes de consultants. Pour le client final, l'offre packagée avec des partenaires est la garantie d'une solution simple à installer et dont l'intégration est déjà réalisée pour l'essentiel. Dans cet esprit, nous souhaitons, au plus tôt, placer nos produits dans des distributions Linux du commerce.