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Dans les sociétés américaines, les systèmes d'information sont généralement très centralisés

Dans les sociétés américaines, les systèmes d'information sont généralement très centralisés

Publicité CIO. Les systèmes d'information sont-ils vraiment spécifiques dans une société high-tech ? Isabelle Pignon-Mashola. Dans les sociétés high-tech, l'IT est très liée au business. C'est vrai par exemple chez Cisco, où j'ai passé plusieurs années en tant que Business Operations Manager. C'est également vrai chez Dell, où l'on travaille sur le mode de business partners. En d'autres termes, tous les projets sont à la fois IT et business. A tel point que sur les projets, notamment pour la gestion de la chaîne logistique, on ne peut quasiment plus distinguer les collaborateurs qui viennent de l'IT de ceux du business. Notre objectif est d'atteindre un même degré de convergence dans le domaine commercial. Chaque mois, nous revoyons les priorités afin d'être certain que les projets que nous mettons en oeuvre collent au plus près aux besoins de nos commerciaux. Nous sommes d'ailleurs prêts à accepter de prendre quelques risques pour implémenter des solutions. CIO. Le fait d'être en charge des systèmes d'information dans un groupe américain est-il plus confortable qu'ailleurs ? I. P-M. Dans les sociétés américaines, les systèmes d'information sont généralement très centralisés. Cela présente à la fois des avantages et des contraintes. En termes d'avantages, notons la rapidité dans la prise de décision, une hiérarchie relativement plate et une transparence dans les actions entreprises. Côté contraintes, c'est évidemment la vision américaine qui prévaut, cela demande donc un effort supplémentaire de conviction pour exercer une fonction à compétence mondiale comme la mienne. Même si je suis basée en France, je me dois de rester neutre et veiller à ne pas trop me focaliser sur l'Europe, de manière à traiter tout le monde avec égalité. CIO. Dans une société high-tech, les utilisateurs ne sont-ils pas plus demandeurs d'outils I. P-M. Nos utilisateurs, évidemment tous connectés et équipés de portables, sont très exigeants, davantage, me semble-t-il, que dans les autres entreprises. Les commerciaux, notamment, génèrent beaucoup d'idées et sont très attachés à la performance des outils que nous mettons à leur disposition. Il nous faut également traiter la problématique des accès distants : lorsque des forecasts doivent être envoyés le soir pour la réunion du lendemain, il faut que ça marche ! Nous devons également prendre en compte la diversité culturelle : à Singapour, on travaille pas de la même manière qu'au Texas ou qu'en Californie. C'est à la fois plus facile et plus complexe à gérer. Plus aisé car la diversité culturelle suscite des échanges d'idées bénéfiques pour aborder un problème selon plusieurs angles, qui sera ainsi plus facile à résoudre. Plus complexe dans la mesure où, culturellement, il faut être attentif à la manière dont on délivre les messages. D'une manière générale, on retrouve un problème commun à nombre de DSI : la tendance à vouloir faire plaisir à tout le monde et à écouter celui qui parle le dernier ou le plus fort. Lorsqu'il s'agit d'une application spécifique pour un petit groupe d'utilisateurs, cette problématique est facile à gérer. Mais cela devient vite complexe avec plusieurs milliers d'utilisateurs. Il faut donc travailler sur l'idée de consensus, mais sans le pousser à l'extrême ; la règle des 80/20 me semble la plus appropriée. CIO. Quels sont, selon vous, les principaux challenges auxquels sont confrontés les DSI ? I. P-M. Le challenge principal pour les DSI est de se rapprocher encore plus des utilisateurs du système d'information, d'autant plus que les entreprises s'orientent vers un business model global. Il faut être certain du retour sur investissement et du fait que l'utilisateur travaille mieux. En principe, on commence par analyser les processus puis on met en oeuvre les outils qui correspondent : mais il est quelquefois difficile de remettre en question les façons de travailler, surtout si l'on s'attache aux spécificités locales dans chaque pays. Le second challenge concerne la manière de gérer la course à la technologie, entre les exigences des utilisateurs et les contraintes budgétaires et organisationnelles. Enfin, le troisième challenge concerne l'intégration de systèmes, dans la mesure où l'on observe une complexité technologique croissante.

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