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Chez Chronopost, la technologie traite de la data pour le business

Chez Chronopost, la technologie traite de la data pour le business
Hugues de Maussion, DSI de Chronopost, a été le Grand Témoin de la conférence Data Analytics organisée par CIO le 25 avril 2017.
Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°139 !
Data Analytics : de la visualisation au prédictif

Data Analytics : de la visualisation au prédictif

La Matinée Stratégique « Data Analytics : De la visualisation au prédictif » a été organisée par CIO le 25 avril 2017. Organisée en partenariat avec Axway, Informatica et HPE Vertica, avec le soutien de Forrester, elle a permis le témoignage d'entreprises comme Mappy, Kaufman et Broad, le CEA,...

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Grand Témoin de la conférence « Data Analytics » organisée par CIO le 25 avril 2017, Hugues de Maussion, DSI de Chronopost, a détaillé ses emplois de l'IoT et de la Data Analytics au bénéfice de l'activité de son entreprise.

PublicitéA la fin de l'année dernière, Hugues de Maussion, DSI de Chronopost s'était réjoui : « IoT ou Big Data, certains en parlent, nous, nous le faisons. » Ce DSI est revenu sur l'ensemble de ses projets autour de la data au service du business en étant le Grand Témoin de la Matinée Stratégique « Data Analytics » organisée par CIO le 25 avril 2017 à Paris.
Chronopost est l'entité en France de DPD Group (Geopost), une filiale du groupe La Poste. Avec plus de 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires au niveau mondial (dont un milliard en France), cette société est spécialisée dans le transport de « petits » colis (moins de 30 kg) express en France et à l'international. Son position premium l'oblige à des services de haute qualité autant sur le marché B2B que B2C. « Notre métier est de livrer en J+1, voire en J, et le e-commerce contribue évidemment à notre croissance » a expliqué Hugues de Maussion. Il a observé une évolution nette du marché du transport en France qui est passé du transport de palettes sans vrai délai garanti à du petit colis à J+1, coeur aujourd'hui du marché. Surtout, de nouvelles offres de Chronopost, comme Chronofresh et Biologistic, reposent sur les avancées techniques autour du traitement de la donnée. Ces deux offres consistent à transporter en urgence des marchandises sensibles en température dirigée, dans l'alimentaire pour la première et le médical pour la seconde.

Le Big Data est le socle des ruptures technologies

Hugues de Maussion a constaté : « la majorité des industries est percutée par un grand nombre de nouvelles technologies. Pour Chronopost, c'est l'IoT, l'IA [Intelligence Artificielle], le conversationnel, la réalité augmentée, la robotique et même les véhicules autonomes. Toutes ont comme socle commun le Big Data. » Si certaines technologies ont du mal, souvent, à se généraliser malgré un discours ambiant très favorable, celles-ci peuvent avoir un vrai rôle quasiment Legacy dans certains secteurs. « L'IoT, par exemple, nous sommes tombés dedans quand nous étions petits car, depuis toujours, nous menons du tracking de colis » a ainsi observé Hugues de Maussion.
Le tracking de colis s'est enrichi avec le géo-positionnement depuis l'arrivée du GPS (autre objet connecté). Et, plus récemment, viennent de s'ajouter, pour les colis transférés en température dirigée, des capteurs de température pour ajouter cette information. De la même façon, l'IA permet d'améliorer la prise de décision. Le conversationnel, ce sont les bots qui améliorent l'expérience client en diminuant les coûts de l'interaction. « Beaucoup d'informations réclamées lors d'appels aux services clients pourraient être obtenues avec le tracking » a déploré Hugues de Maussion. Les bots facilitent ainsi l'obtention d'une information simple. Hugues de Maussion a relevé : « par contre, quand il y a un problème complexe, un humain doit reprendre la main. »

PublicitéDes technologies parfois encore expérimentales

La réalité augmentée a un usage plus interne. Il s'agit en effet de permettre à des opérateurs de lire des informations dans des lunettes genre Google Glasses tout en manipulant des objets. Mais, chez Chronopost, des projets de ce genre sont restés expérimentaux. Autre sujet, la robotique. Celle-ci résulte d'un arbitrage entre CapEx/OpEx, selon un investissement dans un robot ou un coût récurrent en salaire. Le coût des robots diminue et, couplés à de l'intelligence artificielle, leur champ d'action s'étend.
Enfin, les véhicules autonomes sont aussi un sujet très actuel. Si beaucoup pensent aux Google Cars, le vrai sujet est plutôt du côté des drones. « Nous avons une ligne avec une liaison quotidienne pour livrer une technopole dans le Sud de la France » a pointé Hugues de Maussion. Il a concédé : « ce n'est certes pas cela qui constitue un chiffre d'affaires conséquent mais nous avons franchi toutes les étapes réglementaires et techniques. » Malgré tout, Chronopost travaille aussi sur des véhicules autonomes routiers. Ceux-ci ont des applications notamment au sein des entrepôts.

Un service premium avec délai garanti

Comme Chronopost est un service premium avec un délai d'acheminement garanti, à J+1 voire à J (commandé le matin, livré avant le soir), la chaîne logistique est volontairement désoptimisée. « Même si le camion n'est pas plein, il doit partir » a résumé Hugues de Maussion. L'échelle de valeur repose sur le temps. Traditionnellement, même à l'époque où le positionnement du colis n'était connu qu'avec des flashages de codes barres à chaque étape, le suivi était plus précis que chez d'autres transporteurs, avec beaucoup plus d'étapes de flashages, premium oblige.
La nouveauté est donc, avec Chronofresh et Biologistic, de rajouter un tracking de température. Hugues de Maussion a raconté : « nous avons regardé à l'étranger les tendances dans notre secteur et, au Japon, avec une population vieillissante qui se déplace moins, la livraison express à température dirigée était une tendance. » Avec les offres Chronofresh et Biologistic, dans chaque container contenant des colis frais (liste connue), une puce RFID permet le repérage et un capteur de température trace celle-ci. « Nous sommes les seuls transporteurs au monde à pouvoir donner la courbe de température d'un colis du point de collecte à la livraison » se réjouit Hugues de Maussion.

La révolution arrive aujourd'hui

Pour l'instant, ces services sont encore limités, « quelques milliers de colis par jour » du propre aveu du DSI qui a anticipé cependant : « nous pensons qu'une offre comme celle-ci va révolutionner le marché de l'alimentaire frais, permettant d'être livré à partir d'un petit producteur local à qui on a commandé en ligne. » Evidemment, le service, plutôt onéreux, est destiné aux productions haut de gamme, en général de traditions régionales, mais il n'est pas dit que cela ne s'étende pas. En effet, ce type de livraison rend inutile une chaîne d'intermédiaires, chaque maillon prenant sa marge. Le coût supplémentaire du transport pourrait donc être compensé par la disparition de ces intermédiaires.
Pour l'heure, les capteurs de température sont relevés lorsque les containers bénéficient d'une connexion, dans les camions (4G) ou dans les locaux (Wi-Fi). Sur le dernier kilomètres, les données sont certes collectées mais elles ne sont transmises qu'au retour du container. Cependant, bientôt, les terminaux des livreurs du dernier kilomètre vont être remplacés et les nouveaux seront nativement connectés. Dès lors, la remontée d'informations sera en permanence temps réel.

La bonne technologie pour chaque cas

Pour traiter les données ainsi remontées, du vrai Big Data, plusieurs technologies sont employées. Pour commencer, Chronopost utilise deux types de bases de données NoSQL, Cassandra et Hadoop. Les deux sont en production depuis plusieurs années sur des clusters de chaque technologie : chacune a ses avantages et chacune doit être utilisée à bon escient. « Sur Cassandra, nous traitons le transactionnel massif temps réel, par exemple le déplacement du colis sur une carte » a spécifié Hugues de Maussion. Cassandra est en voie de remplacer progressivement toutes les autres bases de données transactionnelles chez Chronopost.
Par contre, Cassandra n'est pas approprié pour l'analytique, qui repose sur un cluster Hadoop. Les données du cluster Cassandra sont donc déversées dans un second cluster sous Hadoop à cette fin. Hugues de Maussion a précisé : « nous ne procédons pas à du streaming temps réel, qui n'aurait pas eu d'utilité mais un coût, le transfert est donc réalisé toutes les heures. » Différents outils de reporting sont placés par dessus les noeuds : Dataiku, SAP BO, outil maison... Cela dit, les volumes de données ne sont pas considérables, chaque donnée étant petite. Mais l'approche Big Data a plusieurs avantages : faible coût, scalabilité et surtout résilience. « Dans une base de données traditionnelle, vous avez une écriture unique dans une base tandis qu'une approche en cluster de noeuds implique une réplication native » a relevé le DSI. Si un noeud tombe, le service peut continuer, ce qui est essentiel pour les clients de l'entreprise.

Cassandra et Hadoop : deux choix de stockage différents

En dessous des bases de données, le stockage est une brique de base pour garantir le bon fonctionnement des services de Chronopost. « Il y a trois ans, avec nos attentes de niveaux de service, nous étions un peu seul face aux fournisseurs » a soupiré Hugues de Maussion. Le cluster Cassandra repose sur des serveurs-galettes bas de gamme, recyclés, avec stockage intégré, mais en grand nombre. Hugues de Maussion a expliqué : « chaque serveur Cassandra traite peu de données et cette architecture permet des temps de réponse extrêmement rapides, sans contention car, contrairement aux bases de données traditionnelles, l'écriture est répartie. »
Pour le cluster Hadoop, le choix technologique est différent pour le stockage. En effet, Chronopost a choisi un stockage Flash. « Je ne sais pas si je redirai la même chose dans cinq ans, mais pour l'instant, nous avons fait le choix de tout héberger chez nous car cela fait partie de notre coeur de métier » a confessé le DSI. Le recours à du cloud public a été écarté pour conserver la « souveraineté » des données.

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