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PDG de HCL : « je veux récupérer les 30% d'entreprises qui vont changer de prestataires IT »

PDG de HCL : « je veux récupérer les 30% d'entreprises qui vont changer de prestataires IT »

Avec la crise, une entreprise sur trois va changer de prestataires IT estime Vineet Nayar, PDG de HCL, la cinquième SSII indienne. Il veut conquérir le maximum de ces entreprises. Il réalise 1 milliard de chiffre d'affaires en Europe. Il s'exprime en exclusivité pour CIO.

PublicitéCIO : Quelles sont les priorités de HCL dans les six à douze mois qui viennent ?

Vineet Nayar : Les entreprises vont revoir leur choix de prestataires en matière d'IT de manière approfondie à cause de l'incertitude économique actuelle qui est très élevée. J'estime personnellement que 30% des entreprises vont changer de prestataires IT et ne vont pas reconduire leur fournisseur actuel. Ma priorité est de récupérer un maximum de ces 30% de parts de marché !

CIO : Comment comptez-vous vous y prendre ?

Vineet Nayar : Nous misons sur nos différenciateurs. Le premier est l'industrialisation de la fourniture de services. Le deuxième est le fait de lier notre rémunération à l'atteinte des résultats auxquels nous nous sommes engagés. Et le troisième est le fait que nous sachions mieux que les autres accompagner les entreprises dans leur passage à l'ère du numérique.

CIO : Lier sa rémunération à l'atteinte des résultats n'est-il pas excessivement risqué ?

Vineet Nayar : Nous y arrivons. Les enquêtes menées auprès de nos clients montrent que leur satisfaction augmente chaque année. L'industrialisation des services nous permet d'annoncer des coûts, des délais et une qualité prévisibles. Et nous sommes rémunérés selon notre atteinte de ces engagements. Nous recevons à chaque étape soit des bonus soit nous payons des pénalités. Nous pouvons aussi être rémunérés par un pourcentage des revenus générés par la plate-forme que nous avons développée. C'est ce que nous faisons pour Cisco ou Boeing. Nous pouvons aussi toucher un pourcentage des bénéfices qu'apporte une implémentation réussie de SAP.

CIO : Avez-vous des clients en France ?

Vineet Nayar : Nous avons plusieurs clients dont les principaux sont Lafarge, Crédit Agricole, Biomérieux ou Saint Gobain. La France est notre second marché après l'Angleterre en Europe. L'Europe est un marché où nous réalisons environ 1 milliard de dollars d'activité sur nos 3,5 milliards de chiffre d'affaires. Nous avons en France une équipe de 150 personnes parlant français. Il s'agit surtout de collaborateurs qui assurent le front end et le management pour les équipes situées en offshore. Il y a des architectes, des concepteurs, et il y a peu de commerciaux.

CIO : Quelles prestations IT proposez-vous et voulez-vous aller vers plus de valeur ajoutée business ?

Vineet Nayar : Nous sommes un vendeur en technologies de l'information, nos revenus proviennent pour 25% de l'implémentation de progiciels tels que SAP ou Oracle, 25% viennent de l'administration distante d'infrastructures IT, 20% de l'ingénierie et 30% correspond au développement d'applications ou leur maintenance. Nous ne sommes pas sur le créneau du consulting business, nous ne faisons pas de consulting sur l'amélioration métier, d'autres font cela mieux que nous comme le cabinet McKinsey.

PublicitéCIO : Lorsqu'une entreprise se tourne vers l'offshore, elle attend souvent une réduction de ses coûts de l'ordre de 30%. Or en pratique, certains disent que cette économie est difficilement réalisable à cause de multiples contraintes liées à l'offshore comme les difficultés de management à distance, la perte de qualité, les coûts de traduction ou le taux de rotation élevé des équipes distantes...

Vineet Nayar : Nous pouvons atteindre cette réduction des coûts (...)



CIO : Lorsqu'une entreprise se tourne vers l'offshore, elle attend souvent une réduction de ses coûts de l'ordre de 30%. Or en pratique, certains disent que cette économie est difficilement réalisable à cause de multiples contraintes liées à l'offshore comme les difficultés de management à distance, la perte de qualité, les coûts de traduction ou le taux de rotation élevé des équipes distantes...

Vineet Nayar : Nous pouvons atteindre cette réduction des coûts en moyenne de 30%. Ceux qui disent que cela n'est pas possible sont ceux qui n'y arrivent pas eux-mêmes.

CIO : Avez-vous l'intention de procéder à des acquisitions en Europe et en France ?

Vineet Nayar : Oui, nous avons déjà acquis en 2008 la société Axon, qui est une société britannique spécialisée dans le consulting SAP et qui emploie 2700 personnes. Cette acquisition s'élevait à 441 millions de livres. Parmi nos 77000 employés, environ 4500 personnes sont situées en Europe, en particulier en Pologne et en Irlande. Nous voulons acquérir d'autres sociétés. Nous l'avons annoncé.

CIO : Quel est votre prochain défi ?

Vineet Nayar : Je veux réussir la mise en oeuvre de notre réseau social interne MEME. Les nouvelles générations qui arrivent dans notre entreprise n'ont pas la culture hiérarchique classique où l'on fait du reporting à son supérieur hiérarchique direct qui lui-même rapporte à son supérieur. Ils n'ont pas la vue pyramidale classique des hiérarchies, ils ont plutôt une culture d'entrepreneurs et travaillent sur plusieurs projets avec plusieurs responsables en même temps. Il nous faut arriver à bâtir l'organisation qui convienne à cette nouvelle génération. Nous sommes dans la même situation que lorsque j'ai lancé l'initiative « Employees First, Customers second ». Nous expérimentons en ce moment. A l'époque de « Employees First, Customers second », nous n'étions pas encore sûrs de où tout cela pouvait nous mener. Ce réseau social MEME fonctionne comme Facebook. Les gens ont plusieurs responsables. Nous sommes en train d'essayer de conceptualiser ce que peut devenir ce réseau. Il nous faut trouver l'organisation adaptée à la nouvelle génération.

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