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L'Imagine Cup met en avant les informaticiennes

A l'occasion de son concours de développement Imagine Cup 2008, Microsoft a décidé de s'intéresser à la question de la pénurie de femmes dans l'informatique. De nombreuses participantes au concours ont témoigné aux côtés de Claudie Haigneré.

PublicitéSur les 400 finalistes du grand concours de développement organisé par Microsoft, Imagine Cup, on ne compte que 52 jeunes filles... « C'est mieux que l'an dernier, mais encore trop peu », a déploré Simon Brown, VP du groupe développeurs et plateformes de Microsoft, à l'occasion de la table ronde Women in IT qui s'est tenue le 7 juillet, dans le cadre de la compétition. La proportion de candidates pour Imagine Cup n'est pas anecdotique. La pénurie de femmes dans l'informatique (études et entreprises) est une réalité. Les chiffres manquent pour conforter le constat de terrain. Mais, d'où qu'elles viennent, France, Italie, Pologne, Allemagne, Irlande, Singapour, Corée, Argentine, Nouvelle-Zélande, toutes les étudiantes présentes ont fait le même constat : elles sont en très forte minorité dans leurs promotions. Mais elles adorent l'informatique ! Les jeunes femmes présentes ont mis à mal nombre de stéréotypes. « Rejoignez -nous. Faites de l'informatique ! » Ces jeunes informaticiennes de l'Imagine Cup ont donc tenté de convaincre leurs camarades qui hésiteraient à suivre la même voie qu'elles. « Rejoignez -nous. Faites de l'informatique ! » a même insisté une jeune coréenne. Les jeunes femmes ont raconté leurs parcours, leurs histoires afin de montrer le chemin. Le faible nombre de modèles est en effet une des causes identifiées de la pénurie d'informaticiennes. Cause à laquelle il faut ajouter l'image déplorable généralement véhiculée des « geeks » ou accros de l'informatique qui revient dans presque tous les témoignages. Sans oublier que l'informatique continue d'être considérée comme un métier masculin. Quels remèdes à cette pénurie de femmes dans l'informatique ? Au cours de la table ronde, peu de réponses concrètes ont été apportées, même si la discussion a permis d'ébaucher des idées. « Nous sponsorisons Women in IT depuis quatre ans parce que la présence de plus de femmes dans l'informatique est aussi une opportunité pour notre industrie, confirme ainsi Simon Brown. Nous manquons de compétences techniques de façon globale. C'est d'abord une question d'éducation sur le long terme. Mais à plus court terme, nous organisons du réseautage et du mentoring. Nous avons aussi EveTechs, un réseau social destiné au mentoring et au soutien professionnel des informaticiennes. » Comme remède, de nombreux témoignages de candidates Aude de Thuin confirme, quant à elle, qu'il est essentiel d'identifier de nouveaux modèles de femmes dans les sciences et l'informatique, d'organiser des campagnes de communication, et d'innover avec des prix, des récompenses, etc. Aude de Thuin préside et organise le Women's Forum for the Economy and Society dont la prochaine édition aura lieu en septembre à Deauville. Elle rappelle qu'il faut surtout « changer les mentalités. Nous avons encore des réflexes d'il y a 20 ou 30 ans ! » Des témoignages comme ceux des jeunes candidates présentes à Women in IT pourraient bien contribuer à de premiers changements. Une étudiante allemande, installée depuis quatre ans en Nouvelle-Zélande raconte : « Plus jeune, je n'aurais jamais opté pour l'informatique. Je pensais que c'était ennuyeux, pas intéressant. Je voulais être journaliste. Finalement, un jour, mon copain qui fait des études d'informatique m'a proposé d'apprendre un peu à programmer. Cela me faisait moyennement envie. Je ne voulais pas ressembler à tous ces geeks... Puis finalement j'ai appris et j'ai fini par entrer dans une université d'informatique ! C'était très différent de ce que je pensais. C'est un sujet très social, il y a du travail d'équipe. Et la programmation ne représente qu'une toute petite partie de l'IT. » Les étudiants en informatique sont loin d'être d'affreux « geeks » Pour Julie, histoire opposée, mais résultat identique. La maman de la jeune française travaillait chez un éditeur de logiciel. Elle n'a donc pas eu à chercher très loin son modèle ! « Nous avons toujours eu des ordinateurs à la maison, et cela m'a toujours plu, » raconte-t-elle. Depuis toute petite, elle sait qu'elle veut faire de l'informatique son métier. Mais nombreux sont ceux qui lui ont fait remarquer qu'elle ne ressemblait en rien à tous ces geeks... Aujourd'hui, elle a 22 ans et vient de terminer l'UTC de Compiègne. Elle va entamer un master à Berkeley en Californie. « Je suis volontairement passée par du développement, très technique, pour pouvoir intégrer une filière de management. J'aimerais m'occuper de stratégie IT. » Au cours de ses études, elle a compris que tous les étudiants en informatique n'étaient pas des étranges et effrayants accros de techniques. « Finalement, quand on commence, nous sommes tous pareils. » Dans sa promotion, les filles ne représentaient pas plus de 10% des 120 étudiants. Claudie Haigneré : « être femme serait plutôt un atout » Claudie Haigneré, ancienne spationaute et ex-ministre de la Recherche et des Nouvelles technologies, a elle aussi été priée de raconter son histoire. « Quand j'étais enfant, j'ai vu un homme à la télévision poser le pied sur la lune, et je me suis dit : pourquoi par moi ? Et quand, en 1985, on m'a proposé de devenir spationaute, ce n'a jamais été une question de femme ou d'homme. J'ai juste pensé : mais pourquoi ne pas le faire ? » Comme Julie, Claudie Haigneré estime qu'être une femme a plutôt été un atout dans son parcours. Puis, la spationaute a ajouté qu'il « ne faut pas oublier que les sciences et la technologie ne sont pas juste des moyens d'obtenir plus de pouvoir. Ce sont aussi des moyens de mieux organiser sa pensée et donc sa vie. Des moyens d'accéder à la sagesse et à la culture.»

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