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Le DMP au Sénat : contre une nouvelle Tour de Babel

Les Troisièmes Assises de l'Informatique de Santé se sont tenues au Sénat le vendredi 28 septembre sur le sujet : « DMP, un atout pour la convergence des pratiques médicales ».

Publicité« Dans le mythe de la Tour de Babel, Yaveh brouille les langues et paralyse ainsi tous les efforts de construction mais toute ressemblance avec des faits plus récents... » a plaisanté Jacques Marceau, organisateur des Troisièmes Assises de l'Informatique de Santé, au Sénat, en ouverture de celles-ci. Réuni à l'initiative du consortium HL7 et sous le parrainage du sénateur Gilbert Barbier, ce colloque se consacrait en effet au « DMP, un atout pour la convergence des pratiques médicales », autrement dit sur l'art et la manière de faire communiquer tous les systèmes d'information sollicités par le soin de malades. De nos jours, l'informatique devient, de fait, un outil thérapeutique. Gérard Domas, directeur marketing et communication d'Agfa Healthcare, a estimé pour sa part que, malgré les retards incessant (la date d'ouverture du DMP a été dernièrement repoussée en 2010), le DMP progressait. Pour lui, les phases de tests de 2006 ont servi à quelque chose. Cinq acquis seraient à mettre au crédit de ces tests : - Création nécessaire d'un identifiant patient unique mais différent de l'identifiant assuré ; - Création d'un identifiant unique de tous les professionnels de santé alors même que tous ne sont pas organisés en ordres et donc ne disposent pas d'une structure à même de gérer ces identifiants ; - Nécessité de standardiser les données de santé en faisant se parler informaticiens et médecins, pourtant d'incorrigibles jargonneurs ; - Faire converger les dossiers pharmacie, radiologie, biologie, etc. comme autant de volets du DMP. Juridiquement, comme l'a rappelé l'avocat Pascal Reynaud, il manque justement le décret fixant les modalités de création des identifiants patients ainsi que celui qui organisera les droits d'accès, de masquage et de modification du dossier de chaque patient inscrit dans le DMP. Les tables rondes ont permis de rappeler de nombreux points de bon sens. Tout d'abord : que la sécurité du DMP sera, de toutes façons, meilleure que celle des dossiers papier stockés et manipulés n'importe comment (Le professeur Alain Haertig a ainsi rappelé qu'actuellement les résultats d'examens des sénateurs étaient envoyés à la Chambre Haute par fax...). Pascal Colin, directeur général de Keynectis, a aussi rappelé que « le DMP est appelé à durer des dizaines d'années et qu'il devra donc prévoir de nombreuses et profondes révolutions techniques qui ne manqueront pas d'arriver ». Si le DMP français est aujourd'hui annoncé pour -au mieux- 2010, Jacques Sauret, le directeur général du GIP-DMP, a rappelé que nulle part en Europe un service similaire n'existait. Il a considéré que « l'interopérabilité est la parade de la Tour de Babel mais j'espère que les opposants au DMP sont moins hauts placés hiérarchiquement que celui à la Tour de Babel... »

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