Tribunes

Tribune: culottées, les nouvelles start-up du logiciel...

Les jeunes pousses du logiciel n'ont pas froid aux yeux, elles cherchent à occuper l'espace bureautique qu'elles imaginent libre entre la puissante lourdeur d'une solution Microsoft et la simplicité d'une solution Google, le SaaS en prime.

PublicitéY a-t-il encore de la place entre un Google et un Microsoft ? Entre le champion des solutions en ligne et celui des solutions sur le poste de travail ? A voir comment les deux protagonistes tentent soit de capter l'auditoire de l'autre, soit de fidéliser son propre auditoire, on pourrait penser que la réponse est négative. Et pourtant, il n'est pas un mois sans qu'un nouvel acteur apparaisse et vienne affronter les deux géants sur leur(s) propre(s) terrain(s). Prenons exemple sur les solutions de bureautique en ligne, qui ne cessent de se démultiplier, défrichant le marché encore presque vierge du SaaS, le Software as a Service, les solutions logicielles hébergées anciennement appelées ASP. A y regarder de plus près, ces nouveaux éditeurs n'ont rien inventé ! Leurs solutions s'apparentent au modèle de Google, pour l'accès en ligne et une relative simplicité, et lorgnent sur Office de Microsoft afin de proposer un service étendu en termes de fonctionnalités. Elles ont en fait compris que le modèle en ligne attirait (attirera) les foules, mais que les solutions proposées par Google sont considérées comme trop simplistes, et qu'à l'inverse les solutions de Microsoft sont certes plus complètes, mais proposent une pléthore de fonctionnalités que les utilisateurs n'exploitent pas. Cerise sur le gâteau, entre la gratuité d'un Google et le prix d'une solution Office - proche et parfois supérieur du prix d'un PC ! -, un modèle de collocation (multi-tenent) a sa place. L'argument du prix est ici imparable. Une location mensuelle se justifie par l'étendue des fonctionnalités proposées, la mise jour permanente et la sécurité de serveurs hébergés, est reste inférieure au prix d'une licence de logiciel sur poste de travail... A condition de ne pas trop prolonger le modèle dans le temps ! Mais là aussi les tenants du SaaS affichent des arguments béton : les applications en ligne tournent sur du poste léger, voire des configurations anciennes, et l'absence des mises à jour - lourdes, régulières et intrusives - par l'utilisateur ou l'administrateur n'a pas de prix pour la tranquillité de ce dernier! Mais au delà de ces considérations, un autre argument milite au profit de ces start-up courageuses qui viennent narguer les gros : les géants du logiciel et du Web tardent à occuper le terrain... Qu'il s'agisse de Microsoft, d'Oracle, de SAP, engoncés dans leur modèle de licence, ou même de Google, prisonnier du double effet gratuité et publicité, tous peinent à faire évoluer et à prendre le risque de démonter leur déjà ancien modèle économique. Reste que profusion n'est pas gage de qualité, et que pour le succès considérable d'un Salesforce.com sur le CRM, combien vont se planter à tenter de l'imiter et d'imiter les produits de Microsoft ? Jusqu'au jour ou l'un de ces géants hésitant se réveillera et balayera tous les petits... Sauf à figurer sur une niche, à l'exemple des offres RH, à consolider les offres (on peut évoquer le rapprochement possible - probable ? - de Google et Salesforce.com) ou à renforcer les services en proposant toujours plus de fonctionnalités, sous réserve qu'elles restent séduisantes ! En attendant, la parole est aux start-up. A elles de se faire un nom que n'éclipsera pas un Google. Mais là, ce sera plus difficile.

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