Projets

Météo France passe son centre de calcul dans le nuage

Météo France passe son centre de calcul dans le nuage

Le refroidissement des puissants datacenters de Météo France utilise désormais une nouvelle méthode plus efficace que le refroidissement par air : le nuage artificiel.

PublicitéLes prévisions météorologiques nécessitent des calculateurs de plus en plus puissants. Le niveau d'exigence dans la précision des prévisions s'accroît en effet tant nombre d'activités économiques en dépendent, de l'agriculture aux tournois de tennis comme Roland Garros. Mais le système de refroidissement des centres de calcul de Météo France était dépassé par les nouveaux serveurs récemment installés dans la grille de calcul.

Après un appel d'offres européen, l'établissement a retenu une solution d'une start-up anglaise basée à Londres, Cool Smog. La technologie employée repose sur les qualités de diffusion de la chaleur de l'eau en suspension dans l'air. « Cet effet est particulièrement observable lorsque vous traversez du brouillard avec les bras nus » remarque Alain Gillot-Pétré, directeur technique de Météo France. Les dirigeants de Cool Smog se sont particulièrement réjoui de compter Météo France parmi leurs clients tant il leur semble un signe du destin de voir un tel établissement choisir le nuage.

Un simple changement de buses

CoolSmog a donc déployé ses vaporisateurs à eau dans le datacenter de Météo France en quelques jours seulement. Baptisée Cool Cloud, la technologie s'appuie en effet sur le circuit pré-existant des sprinklers dont les buses ont été remplacées par des buses triples pilotées en M2M. Le serveur de pilotage Cool Cloud Manager se contente de centraliser les données issues des capteurs de température, de calculer l'intensité nécessaire du brouillard puis de piloter de façon appropriée chaque triple buse.

Les écarts de température entre les différentes parties de la pièce sont utilisés pour générer des courants à la manière des vents observables dans les nuages naturels. Alain Gillot-Pétré s'amuse : « nos météorologues sont venus observer ce qui se passait dans le datacenter et ont même fait évoluer Cool Cloud Manager afin de permettre d'utiliser le système pour mener des expériences de simulation météorologiques ! »

En particulier, les météorologues ont été séduits par le système pour bien comprendre comment se développaient les orages d'été.

Des bénéfices inattendus



Des bénéfices inattendus

« Comment un éclair se génère à l'intérieur d'un nuage avant de frapper le sol reste en effet un phénomène mal expliqué » note Alain Gillot-Pétré. Or un effet de Cool Cloud est précisément de générer des éclairs. Les météorologues peuvent donc observer le phénomène à loisir à domicile.

L'excès d'humidité se condense au sol et est évacué par les bouches d'égouts existantes. L'humidité évacuée emporte avec elle les calories excessives générées par le datacenter.

Une fois l'eau collectée dans les égouts, les excès de calories sont rapidement dispersés dans l'ensemble du circuit d'assainissement de la ville. Les élus écologistes au Conseil Régional ont cependant déposé une motion pour créer une commission d'enquête sur les effets de cet apport calorique important sur les écosystèmes que l'on rencontre dans les égouts. L'inquiétude concerne notamment le rat gris, animal social très évolué mais potentiellement très sensible à des variations de température dans son milieu.

PublicitéBalayant ces objections, Alain Gillot-Pétré se réjouit : « l'objectif est clairement atteint car nous n'avons plus aucun soucis de température excessive dans notre datacenter ». Même s'il est discret sur le sujet, il semblerait malgré tout, de source syndicale, que le bon fonctionnement du datacenter aurait été affecté par le déploiement de cette technologie de refroidissement par nuage. En particulier l'inquiétude concerne les causes et les effets des éclairs observés dans le datacenter.

La direction de Météo France a indiqué qu'un bilan exhaustif serait tiré (...)



La direction de Météo France a indiqué qu'un bilan exhaustif serait tiré dès le 2 avril.

Cet article a en effet été publié le 1er avril 2014.



Partager cet article

Commentaire

Avatar
Envoyer
Ecrire un commentaire...

INFORMATION

Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.

Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire

    Publicité

    Abonnez-vous à la newsletter CIO

    Recevez notre newsletter tous les lundis et jeudis

    La question du moment
    Avez-vous démarré la conteneurisation de vos applications en production ?