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L'imagerie médicale mutualisée dans un cloud en Ile-de-France

L'imagerie médicale mutualisée dans un cloud en Ile-de-France

L'Agence Régionale de Santé d'Ile de France (ARS IDF) et le Groupement de Coopération Sanitaire pour le Développement des Systèmes d'Information en Santé partagé en Ile de France (GCS D-SISIF) ont confié à Orange, General Electric et EDL la création d'un SaaS dédié à l'imagerie médicale.

Publicité« Devant le retard pris en France sur les déploiements de systèmes de gestion de l'imagerie médicale (les PACS), l'idée de mutualiser les PACS entre hôpitaux est née en 2002 » s'est souvenu Claude Evin, actuel directeur général de l'Agence Régionale de Santé d'Ile de France (ARS IDF). Cette mutualisation a finalement vu le jour sous la forme d'un SaaS dans le cadre du programme « Région Sans Film » (RSF, on parle ici des films radiographiques). 2011 a été l'année du déploiement de ce service en Ile de France.

Claude Evin a estimé, lors du colloque Région Sans Film du 18 janvier 2012, que « le cloud représente le sens de l'histoire informatique ». Celui destiné à accueillir l'imagerie des établissements hospitaliers d'Ile de France a été financé dans le cadre d'un PPP (Partenariat Public-Privé) et du Grand Emprunt. Malgré tout, l'ancien Ministre de la Santé a reconnu que, en matière de données médicales, par nature ultra-sensibles, le choix d'un cloud est tout sauf naturel : « la question se pose de savoir où est physiquement l'information sensible, même si des placards placés dans les couloirs sont sans doute moins sécurisés. »

Une mutualisation qui vise aussi au partage

La mutualisation des moyens au niveau régional pour créer un tel système d'imagerie répond à plusieurs objectifs. Le premier est bien sûr de mobiliser plus facilement des moyens à l'échelle régionale pour un moindre coût et une qualité des outils supérieure. Ensuite, un tel service permet incidemment de consulter des données à partir de n'importe où, quelque soit l'établissement voire le lieu où l'on se situe. Mais le but est aussi de partager l'information entre professionnels afin d'éviter des examens redondants (avec leurs coûts liés) tout en accroissant la qualité des soins apportés. Claude Evin tranche : « opter aujourd'hui pour des solutions locales de PACS est anachronique d'autant plus que la mobilisation budgétaire nécessaire met en péril les finances des centres hospitaliers ».

Pour porter le projet, le Groupement de Coopération Sanitaire pour le Développement des Systèmes d'Information en Santé partagé en Ile de France (GCS D-SISIF) a été créé sous la direction de Valère Dussaux, directeur de programme « Région Sans Fil ». Ce Groupement a mené un dialogue compétitif entre mars 2009 et mars 2010 auprès de quatre consortiums candidats avec 16 hôpitaux participant à 4 groupes de travail. Le 22 avril 2010, un accord cadre a été signé entre le Groupement et Orange, avec General Electric et EDL en sous-traitants.

Deux centres hospitaliers ont, à partir de novembre 2010, servi de pilote : le Centre d'Accueil et de Soins Hospitaliers Simone Veil d'Eaubonne-Montmorency et l'Institut Gustave Roussy, de Villejuif. En tout, 35 To de données sont actuellement stockés sur le SaaS par ces deux établissements.

PublicitéChaque établissement intéressé est désormais appelé à signer un marché dans le cadre du contrat cadre négocié par le Groupement. Vues les masses de données concernées, chacun dispose d'une liaison dédiée avec le service.

Le déploiement est en cours depuis septembre 2011. D'ici 2013, une vingtaine d'établissements franciliens devraient être raccordée dont onze sont en cours sur l'année 2012. Comme tous les SaaS, Région Sans Film se facture à l'unité d'oeuvre.

Trois services en un



Trois services en un

Le SaaS « Région Sans Film » se décline en trois services séparés. D'abord, le Système d'Information Radiologie, puis le PACS lui-même et enfin le système d'archivage. L'Institut Gustave Roussy, qui disposait déjà d'un PACS, a choisi de ne se raccorder au SaaS que pour ses seules fonctions de partage et d'archivage. Sur la vingtaine d'établissements devant être raccordée d'ici 2013, seuls cinq devraient effectivement opter pour l'ensemble de la prestation.

Un bilan très positif des sites pilotes

Le Centre Hospitalier Simone Veil (CHSV) d'Eaubonne-Montmorency a mis en place le service PACS associé à l'archivage-partage en octobre 2010 avec une mise en production en mars 2011. Issu du rapprochement des établissements d'Eaubonne et de Montmorency, le CH comporte plus de 1000 lits dont la moitié de moyens courts séjours. « Le service imagerie était souvent accusé de perdre des dossiers, ce qui aboutissait à des examens redondants » se souvient Dr Sylvie Blangy, chef du service d'imagerie médicale. L'accessibilité permanente de l'imagerie a résolu le problème, amélioré la productivité des équipes et accru la qualité des soins dispensés. A ce jour, 80% des cliniciens utilisent le service, le déploiement se faisant au fil de la connexion des services, le premier ayant été les Urgences.

Toutes les archives radiographiques ont été d'ores et déjà numérisées. L'acquisition numérique directe se déploie au fur et à mesure du renouvellement des appareils.

Pour l'Institut Gustave Roussy (IGR), spécialisé en cancérologie, la situation était radicalement différente. L'établissement dispose de 4 scanners et 1 IRM et plus aucun film n'est produit depuis 2002. Le PACS date ici de l'an 2000 et contient à ce jour 800 000 examens. Le problème était la saturation et la fin de la garantie des baies de stockage. L'IGR devait donc choisir entre remplacer ses baies Centera ou externaliser. « Nous avons fait une simulation budgétaire sur cinq ans et le choix du SaaS RSF était amorti dès trois ans » explique Naïma Mézaour, DSI de l'IGR.

Vues les masses concernées, la migration de l'historique a pris six mois, validation du transfert correct incluse. Cette externalisation a également permis de se passer des gravures de CD. Au contraire de ce qui s'est passé au CHSV d'Eaubonne-Montmorency, « personne n'a rien vu parmi les équipes de l'IGR » se réjouit la DSI pour qui c'était là un objectif.

Enfin, le Centre d'Accueil et de Soins Hospitaliers (CASH) de Nanterre est un exemple typique des petits établissements où le SaaS complet s'impose, faute d'investissement initial. Dans un tel établissement d'environ 1000 lits et places associant urgences et réinsertion sociale, il aurait été impossible d'assurer en interne un support 24/24 heures et 7/7 jours. Le déploiement est en cours et la fin des films radiographiques y est programmée pour mars 2012.

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