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Faut-il avoir peur de l'ubérisation ?

Faut-il avoir peur de l'ubérisation ?
Denis Jacquet et Grégoire Leclercq, scrutent en profondeur l'ubérisation (photo Dunod)

L'ubérisation est devenu un mot et un thème à la mode, un livre tente de mieux en discerner les enjeux.

PublicitéC'est l'un des mots nouveaux, apparus ces dernière années, qui a le plus marqué l'opinion, le grand public comme les spécialistes du numérique : l'ubérisation (entré au Petit Robert 2017).  Faut-il en avoir peur ou en tirer parti ? Chacun a son opinion. Deux vrais spécialistes ont choisi d'en faire un livre : Denis Jacquet et Grégoire Leclercq (*). Ils ont fondé l'Observatoire de l'Ubérisation et savent de quoi il retourne.

Leur idée de départ est large, l'ubérisation ne se limite pas et ne s'explique pas de manière simple, elle ne vaut que par les révolutions qui l'entourent : celle du numérique, de la consommation et des modes de travail. Ce sont les fameuses ruptures digitales qui ont un impact très récent, difficilement évaluable, mais ont fait naître l'ubérisation. Menace ou opportunité ? Création d'emplois ou destruction ? Pour tenter de répondre, le livre se pose trois questions : comment fonctionne l'ubérisation, quels sont les enjeux, quelles propositions permettent de ne pas se faire dépasser par cette nouvelle révolution ?

Un système totalement tourné vers le client

Le modèle économique Uber réunit tous les thèmes à débattre. D'un côté, des rentes, un monopole et des barrières à l'entrée, sans oublier le législateur et les politiques qui veillent à leur protection. De l'autre, un système totalement tourné vers le client. « Il est impossible de passer une nouvelle commande sans noter la précédente et sans expliquer son éventuelle mauvaise note. Si l'on devait noter les taxis parisiens, une bonne partie serait au chômage depuis longtemps ». Le chauffeur lui-même est valorisé explique le livre (rédigé avant les derniers évènements parisiens...).

La réalité est que le marché des taxis était et reste sous-offreur. Mais les milliers de chauffeurs sortis du chômage partout dans le monde grâce à Uber, seront peut-être remplacés à leur tour par des voitures sans chauffeurs dans quelques années. La propriété sera remplacée par l'usage. Le modèle nouveau, en cours d'implantation, trouvera alors son propre destructeur. Ce qui attend peut-être d'autres secteurs eux-aussi « ubérisés » : l'éducation, la santé, le droit. La liste est longue.

Le social est un fil rouge du livre. Une génération entière va vers l'indépendance, se construit en dehors du salariat. Les auteurs demandent au législateur et aux administrations d'en tenir compte, d'autant plus que la France est un pays particulièrement rigide. Qu'en pensent les DRH, les jeunes, les dirigeants de grandes entreprises ? Le livre reste prudent, ouvre beaucoup de portes et incite à la réflexion, ce n'est pas le moindre de ses mérites.

(*) L'Ubérisation, un ennemi qui vous veut du bien ?
Par Denis Jacquet et Grégoire Leclercq aux éditions Dunod
Le livre compte 250 pages et permet d'accéder à dix interviews vidéos.

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